Je ne sais même plus pourquoi je suis venu ici. Enfin, si, je sais, pour me déplacer. Mais j'avais zappé que c'était aussi bruyant en fait. C'était samedi, il devait être 11h30 environ, je pensais pas qu'il y aurait autant de monde à l'heure actuelle. Une femme qui lisait un livre, un gosse qui hurlait, une jeune avec la musique à fond, un viel homme qui arrivait à dormir malgré le bruit.. Certaines personnes avaient ressorti les blousons. D'autres arrivaient à se contenter d'une veste. Et moi c'était manche courte. Un T-shirt rayé noir et rouge. Avec mon écharpe. Logique. Et comme toujours mon bonnet d'aviateur. J'avais le bras droit appuyé sur ma jambe, la tête appuyé sur la main raccroché à mon bras (miracle!) plus pour me boucher l'oreille droite qu'autre chose. Que quelqu'un fasse taire ce gosse, plus ça allait, plus on aurait dit que ses hurlements augmenté en intensité. Une des raisons pour lesquelles je déteste les transports en commun. Et évidemment, il lança un cri bien aigu qui me fit légèrement grimacer. Le sifflement de mon oreille est déjà assez désagréable comme ça, hein. J'ai dû retourné à l'air blasé puissance 4000 en moins de dix secondes. Oh, mon reflet dans la vitre. Comme 95% du temps, une mèche avait décidé que rebiqué, c'était fun. En fait c'était plus une boucle qu'autre chose maintenant. Juste au-dessus de ma main droite. J'avais dû l'enrouler autour de mon doigt plus tôt dans la journée.
En voulant bouger un peu, j'ai donné un coup de coude à la personne à coté de moi. Je pris donc la parole avec mon accent russe trop bien présent:

"- Oh, pardon"

Là, j'ai essayé de me faire tout petit. C'est que ça doit être comique, vu que je dois bien atteindre les 1m90 maintenant. La tache russe au milieu du peuple japonais. On s'y fait à force, mais certain regard me crient "touriste". Non non, je vis au Japon depuis plus de 3 ans. Pas sûr qu'on puisse me qualifier de touriste maintenant. Oh, j'ai rougi. Les lentilles verte pomme ressortent encore plus maintenant.

Doucement, j'entrais dans le tramway. Je prenais le temps d'observer ce nouveau paysage par la fenêtre. Le paysage était différent de mon petit village que j'avais connu jusque-là. Pourtant j'étais partie durant mon enfance dans de grande ville comme New York, mais le paysage n'était pas aussi beau. Je ne m’arrête pas pour descendre en ville mais dans un petit quartier.

Continuant mon périple à travers la jungle urbaine, je finis par arriver à mon arrêt. Je devais en effet me rendre dans un petit commerce afin d'effectuer une course pour une personne âgée. Cette tâche me permettait de visiter les alentours peu après mon arrivée, tout en gagnant un peu d'argent de poche, en plus de ce que ma grand-mère m'envoie d'habitude.

Après avoir passé un bon quart d'heure à choisir toutes les affaires de la liste, je me rends en caisse, paie avec l'argent de la vieille dame puis sort du commerce avec 3 sacs bien lourds. Je passe devant une grande vitre dans laquelle je me vois, moi, vêtu d'un débardeur au logo Batman accompagner d'un jean slim noir et d'une paire de baskets jaune. Je ne peux m’empêcher de sourire en repensant qu'étant petite je voulais faire comme métier « super héros » et que mon père m'acheter donc souvent des vêtements avec des insignes de super héros. Et j'ai gardé cette vieille habitude.

Je pars maintenant en direction du métro pour déposer les sacs chez la vieille dame, j'entre et regarde les passagers, la plupart sont d'origine japonaise normale me diriez-vous on est au Japon, mais cela reste pour moi perturbant. Je m'assieds vers le fond sans faire trop attention et reçois un petit coup de coude de la personne assise à côté de moi, celui-ci s'excuse avec un fort accent russe:

"- Oh, pardon"

Surprise de son accent étranger, je me mets à sourire innocemment et lui fait signe que je n'ai pas eu mal. J'entends soudainement un bruit bizarre. Je me retourne et fais tomber maladroitement un de mes sacs de courses.

- Mince

J'étais de bonne humeur ce matin, j'allais faire mon entrée dans un nouveau monde. J'allais changer d'air. Et ce n'était pas de trop. Pour dire toute la vérité : j'avais hâte. Cependant la peur ne quittait pas estomac qui était noué. Je n'ai rien pu avaler ce matin. Alors je me suis préparé avec minutie, prenant soin de chaque détail. J'avais décidé de laisser mes longs cheveux roux détachés. Bien rangés, bien coiffés, ils tombaient gracieusement sur mes épaules. Il allait fait beau aujourd'hui, aussi je m'étais habillé léger : je portais une chemise blanche avec une veste un peu large, noire, par-dessus. J'avais, afin de retenir le col de ma chemise, un nœud rayé, qui était plutôt lâche. Pour le bas, j'avais mis une petite jupe noire, avec des chaussures compensées, noire aussi. Maquillé légèrement, je me regardais dans le miroir. J'étais plutôt jolie. Je pris alors mon courage à deux mains et en empoignant ma valise, je partis. Mon père était déjà au travail et j'avais fait un mot la veille que je pris la peine de poser sur son bureau. Les longs au revoir n'étaient pas mon fort.
La pension était au terminus d'une ligne de métro, ce n'était pas très loin. Je pris d'abord un bus de ville, il y avait beaucoup de monde. En descendant, je fus bousculé de tous côtés et le temps de reprendre mes esprits, et ma valise, le premier métro m'avait filé sous le nez. Un peu de patience et en voilà un second. Presque encore plus bondé que le premier, je réussis tout de même à trouver une place assise. Et je ne sais pas si mon regard un peu froid faisait fuir les autres passagers, mais il restait plusieurs places assises à côté de moi. Alors je me suis assise à côté d'une personne ne faisant guère attention qui c'était.
Je commençais à m'assoupir, déjà fatigué par tout ce bruit et tout ce monde, lorsque j'entendis un accent marqué qui attira mon attention. Je me forçais à garder les yeux ouverts quand l'un des sacs de course de la fille à côté de moi tomba à mes pieds.

« Mince »

Elle semblait innocente et elle avait, comme moi, de beaux cheveux roux. Mon regard s'adoucit un instant. Alors je lui dis doucement :

« Tu as besoin d'aide ? »

J'avais remarqué qu'elle avait plusieurs sacs de courses et bien que je devais déjà m'occuper de ma valise, je ne pouvais pas simplement la regarder. Et puis, peu de monde semblait disposer à l'aider. Je me demandais où elle pouvait bien allait comme ça.

Voilà que l'un des sacs de courses de la jeune fille à qui j'avais donner un coup de coudes tomba sur le sol. Le bruit des objets tombant à terre m'avait fait sursauté et j'avais retenu ma respiration, en gardant un air neutre. Les objets avait roulé un peu partout, et la jeune fille rousse parlait avec une autre jeune fille.. Rousse aussi. Oh, je suis bien le seul à avoir les cheveux bleu foncé ici. Bon j'ai l'habitude à force, hein. Ne souhaitant pas vraiment me glisser dans leur conversation, j'ai juste ramassé les objets qui avait atterri à mes pieds. Visiblement, rien n'a été cassé ni abimé, et les gens n'ont pas l'air près à ramasser ce qui se trouvent a leurs pieds. Attendez, ça va leur demander de faire un effort quoi. Je me suis donc retrouver avec quelques objets dans chaque mains, j'ai pas vraiment fait attention a ce que je venais d'attrapé, et me suis tourné vers la jeune fille qui avait fait tombé le sac.. Et j'ai pas ouvert ma bouche. J'ai dut fixer mes mains pendant 5 bonnes minutes, sans faire attention à ce que je tenais une fois de plus, juste, en train de fixer mes ongles qui deviennent trop long et en plus le vernis est partit sur le petit doigts. Bon, euh, je m'occuperais de ça plus tard. De toute façon j'ai pas de vernis dans les poches hein. Bref, après une réflexion intense sur mon vernis (c'est de l'ironie, hein), j'ai relevé la tête vers la jeune fille qui avait fait tomber son sac de courses.

"- Je crois c'est à vous.

Boum, accent russe dans tes dents, j'ai même zappé un mot dans la phrase et... Non, sérieusement, ce gosse c'est remis à hurler comme ça? Il est pas sérieux là. Bah si. Et voilà qu'il monte dans les aigus. J'ai dut offrir une belle grimace aux deux jeunes filles en penchant ma tête sur le coté droit en prime. "Bonjour, je suis l'oreille qui siffle je viens te pourrir la vie!" On apprend à faire avec, mais quand même.

Je me penche pour rassembler les courses, tombées à cause de ma maudite maladresse. Heureusement pour moi rien n'est casser, j'ai eu beaucoup de chance de ne pas avoir fait tomber le sac avec les œufs. Tandis que je ramassais les affaires, la jolie demoiselle assise à côté de moi me dit d'une voix douce :

« Tu as besoin d'aide ? »

Cette fille a d'élégants cheveux roux, tout comme moi. Je lui souris gentiment et lui fait un "oui" de la tête, tout timide. Je ramassais les affaires parties plus loin et constatai en revenant que le jeune garçon qui était assis à côté de moi avait pris quelques affaires tomber à ses pieds. Je remarquai qu'il avait de magnifiques cheveux bleus nuits. Je lui sourit et celui-ci me dit avec son accent russe :

"- Je crois c'est à vous.

Son accent m'amusait, oh la la, cela me rapellait toutes les fois où des personnes s'étaient moquées de mon accent Anglais-Américain ou du fait que par erreur, il m'arrivait de parler en anglais au lieu du japonais habituel (ou encore en mélangeant les deux langue). Mais je suis fière de mes origines Américaine et Japonaise quoi que l'on puisse me faire ou me dire.
Un petit garçon se mis à hurler, sa mère semblait s'en ficher complètement, de son fils. Elle discutait au téléphone tandis que son fils essayer d'attirer son attention sans succès. Ma mère me manquait et j'avais beau m'être habitué à son absence, elle me manquait terriblement.
Pour me changer ces pensées qui étaient un peu triste, je me tournais vers les deux personnes à côté de moi en leur demandant :

- Vous êtes élèves aux pensionnat ?

Les courses de la jeune fille à côté de moi étaient maintenant éparpillées un peu partout mais de là où j'étais je ne pouvais pas grand chose. J'étais bloqué. Et ma valise que je tenais entre mes jambes ne m'aidait pas. Je vis la jeune fille qui me signe de la tête, acceptant mon aide. Alors délicatement et avec précaution je lui pris un de ses sacs. Je le tenais fermement et le mis à ma gauche. Ainsi je lui enlevais un poids. Ce n'était peut-être pas grand chose mais ça la libérait un peu.
J'entendis de nouveau le drôle d'accent qui avait attiré mon attention auparavant mais je n'ai pas écouté ce qu'il disait. Pour tout dire j'ai du mal à faire plusieurs choses à la fois. Je suis trop concentrée sur des choses inutiles. Je levais tout de même la tête. La première chose qui me frappa chez lui : ses cheveux bleu nuit. Étrange. Mais ça lui allait bien.
N'étant pas en faveur des hommes je me demandais ce qu'il voulait à cette fille qui était si jolie. Alors que j'étais en mode défensif je m'aperçus qu'il tenait dans ses mains des courses qu'il avait dû ramasser à terre. A nous trois, nous étions bien encombrés. Je lui pris tout de même quelques affaires que je glissai dans le sac que j'avais pris. Je ne pus retenir un :

« Merci »

Mais je ne sais pas s'il m'entendit car au même instant un bébé se mit à hurler dans les aigus. Quelle voix ! Le jeune homme ne semblait pas apprécier, je le vis pencher sa tête et alors que j'allais lui demander si tout aller bien, la jeune fille rousse nous demanda :

« Vous êtes élèves aux pensionnat ? »

Voilà que j'avais fait au moins ma première rencontre. J'étais plutôt satisfaite, cette jeune fille était jolie et semblait bien sympathique. L'ombre d'un sourire apparut un instant sur mon visage. Je finis par répondre :

« Oui, je fais mon entrée aujourd'hui. »

Je lui montrais comme je pus ma valise, preuve absolu et irréfutable de mon déménagement imminent.