Sans doute avez-vous vu dans les couloirs une jeune fille à la couleur de cheveux peu commune, plongée dans la contemplation du paysage à travers la fenêtre ? Elle n'est pas très grande, ni très petite non plus ; elle est tout simplement moyenne. Comme vous l'aurez deviné, ce n'est pas sa couleur de cheveux naturelle... On se demande toujours ce qui lui est passé par la tête au moment de passer du brun discret à quelque chose qui ne passe pas inaperçu. Mais je pense qu'on ne saura jamais avant de lui avoir posé la question n'est-ce pas ? Sa peau est aussi pâle que celle d'un fantôme... Et je m'entend là-dessus hn. Elle a constamment l'air malade... Et le fait d'être toute frêle aide sans doute encore moins. Mais... Il ne faut pas croire, elle est en bonne santé hn, regardez plutôt ce qu'il se passe dans son assiette et vous ne direz plus la même chose.

Quand on se rapproche d'elle, ce qu'il y a de plus marquant ce sont ses yeux bleus cernés de noir. Il suffit de les regarder pour savoir comment elle se sent ; c'est ce qui la trahit le plus ; ses yeux. Vous remarquerez qu'elle ne sourit pas énormément. Ça ne coûte rien d'essayer mais... On ne sait jamais de quoi Haru peut être capable hn. Enfin, je veux dire, ses vêtements racontent une autre histoire sur elle ; celle de la fille douce et agréable qui fait la discussion facilement, qui vous propose de boire le thé après les cours...Et vous vous doutez probablement qu'elle n'est pas comme ça hn ? Son style vestimentaire est quasi inexistant ; elle porte simplement ce qu'elle aime. Et le plus souvent de toute façon, on a l'impression qu'elle s'habille dans le noir... Et si vous vous concentrez un peu plus, vous voyez des marques de coups au niveau de ses bras, jambes, rarement au visage...Ne lui demandez pas pourquoi, en dehors de la carapace de la fille forte, il est possible qu'elle se mette à pleurer.

Honnêtement ? Ce n'est pas une personne très bavarde ; si au premier abord elle peut paraître froide... mah, l'impression s'estompera sans doute par la suite ? Haru a toutes fois le mérite d'être franche en permanence (même si cette franchise l'emmène souvent à être encastrée dans un mur) ; elle ne cherche pas à plaire à qui que ce soit. Il semblerait que son objectif soit de se tenir le plus éloignée possible du monde parce que l'attachement selon elle est toujours accompagné d'une perte qui emmène à être triste ; et la tristesse est aussi quelque chose dont elle veut se tenir éloignée. Pas très tactile non plus, ce n'est pas une adepte des câlins, des bisous, des ... enfin vous me suivez hn ? Mais le sarcasme lui colle à la peau. Il est d'ailleurs difficile de savoir à quel moment elle est sérieuse pour cette raison. Haru, c'est une maladroite de service, un boulet, une catastrophe qui finit souvent à l'infirmerie et parfois même à l'hôpital ; dans le meilleur des cas c'est la seule à être blessée mais croyez-moi quand je vous dis qu'il faut rester prudent avec elle. Souvent dans un monde autre que le notre, elle est facilement distraite par n'importe quoi... Un avion passe ? Qui peut être distrait par un avion pendant cinq minutes sérieusement ? Un nuage avec une forme plus ou moins étrange ? Un marchand de glace qui passe dans le quartier ? Elle peut être distraite par n'importe quoi, vraiment... Sinon, un véritable estomac sur patte, tout est un prétexte pour manger ; un nouveau resto, aller au cinéma, ou même sortir tout court. Le plus impressionnant c'est qu'elle n'ait pas prit la forme d'une grosse patate avec tout ce qu'elle mange.
Ses amis ont une place vraiment importante dans sa vie ; sans eux c'est plus la même chose, sans eux c'est la galère quoi, sans eux elle manque d'air... Haru est une jeune fille courageuse et n'aime pas pleurer en public. Elle garde son côté vulnérable caché autant que possible mais il est possible qu'elle craque parfois. Parce qu'elle reste humaine au fond hn...Mah pour le reste je te laisse la connaître ? Ami ou pas ami au fond...Passer à côté de sa Haru nationale serait une erreur hn.

"Il était une fois" ; ce n'est pas vraiment approprié pour mon histoire qui est à des années lumières du conte de fées dont tout le monde rêve ; tout simplement parce que ce dont personne ne se doute en me voyant, c'est que mon histoire est inscrit dans la catégorie "cauchemars ambulant". Pour une raison qui m'est aujourd'hui encore inconnue, je m'appelle Haru, Takeda Haru bien que je ne sois née durant un mois d'hiver. Je ne saurais sans doute jamais le pourquoi du comment d'ailleurs puisque tout ce qui me reste de ma famille biologique, c'est mon nom. Ils sont morts dans un accident de voiture sur le chemin du retour alors que j'avais cinq ans. Et à partir de ce moment , indirectement, j'ai su que je devrais me débrouiller seule même si j'étais accompagnée, peu importe combien je pouvais être accompagnée.


Ma vie commence lorsque cette famille me sort de cet orphelinat, quelques semaine après le décès brutal de mes parents ; ils font de leur mieux pour que je trouve cette nouvelle maison, cette nouvelle chambre, cette nouvelle vie le plus confortable possible cependant, je suis beaucoup trop occupée à me reconstruire pour m'en soucier à ce moment précis. Contrairement aux petites filles de mon âge, je ne joue pas à la poupée, je ne rêve pas du prince charmant, je ne suis pas énormément bavarde ; j'ai perdu tous ces mots, toutes cette conversation, tous ces rêves quand mes parents sont partis. Malgré mon âge, l'importance de la situation ne m'a pas échappé lorsqu'on m'a annoncé qu'ils étaient parti et qu'ils ne reviendraient pas ; mon monde s'est écroulé à ce moment là puisque toute ma vie était construite à partir d'eux ; plus d'histoire avant de dormir, plus d'étreinte, plus de présence rassurante, plus rien tout simplement.


Ma vie avait été construite autour de mes parents biologiques et les perdre m'a écarté du monde jusqu'à maintenant. On dit que le temps cicatrise, anesthésie mais rien de tout ça n'est arrivé ; même si ma vie est confortable, agréable, parfaite à sa façon je n'arrive tout simplement pas à m'enlever ces souvenirs de la tête. Toute ma scolarité jusqu'ici a été satisfaisante sur les bulletins. Jamais cependant on ne mentionne le fait que je me sois liée d'amitié avec qui que ce soit parce que les élèves me trouvent trop ceci ou alors trop cela. Certaines personnes essaient de me détruire et d'autres m'encouragent aussi surprenant que cela puisse paraître. Et puis j'arrive au pensionnat Yukio. Tout le monde a son histoire en arrivant ici n'est-ce pas ? La mienne est la suivante ; je ne me sentais chez moi nul part.Et tout ce qu'ils entreprenaient pour moi ne m'aidait absolument pas. Les rendez-vous tous les mois chez le psy ne m'aidait pas non plus.... Alors j'ai décidé de recommencer toute une vie dans un pensionnat, sans doute débarrassés d'un poids, ils n'ont pas refusé ma requête. J'avais sans doute quinze ans à l'époque ? Maintenant j'en ai dix-huit ; j'ai rencontré celui qui avait l'air d'être l'amour de ma vie, mais maintenant je sais que ce genre de choses n'existent pas. Non en fait, je l'ai su au moment où il a levé la main sur moi pour la première fois. J'ai voulu lui dire que c'était fini mais j'ai eu peur de ce qu'il pourrait arriver. Je me retrouve coincée dans une bulle avec lui maintenant. Je l'aime toujours mais plus assez et ça fait mal... J'aimerais qu'on me sorte de ma bulle avant de sentir mes côtes se briser parce que cet amour, j'ai bien peur qu'il ne soit plus assez fort pour que je supporte à côté sa colère. En fait, je pourrais plutôt dire que je suis dans une peur constante avec lui. Voilà comment se résume rapidement ma vie actuelle.