Ce matin je me suis levé de très mauvaise humeur. Tout d'abord, aujourd'hui était le jour où je devais entrer dans ce nouveau pensionnat. Youhou. Comme je suis excité à l'idée d'y aller. Pour ceux qui n'ont pas compris, c'était de l'ironie. Je n'ai absolument aucune envie de quitter ma maison. Je suis bien chez moi. Surtout que je suis sûr que les gens qui sont là-bas ne doivent pas être très fréquentables. Mes parents disent que c'est le meilleur établissement de la région ou un truc du genre. Comment ils peuvent savoir un truc pareil ? Ils sont jamais là !
Une autre raison pour laquelle je ne veux en aucun cas partir c'est que je vais devoir laisser ma petite sœur seule ici. Elle est encore à l'hôpital et je pourrai moins la voir. Faut me comprendre ! Elle vient de passer un moment terrible et je dois la quitter ? Parce que je serai dangereux pour elle. Ça me fait chier !

Bref, je sors de mon lit complétement à la ramasse. Je suis pas du matin, et encore moins quand on m'oblige à me lever encore plus tôt pour aller dans un pensionnat. Mais bon, même si c'est de mauvaise grâce, je me prépare à quitter ma maison. Je prends mon sac et sors vêtu de l'uniforme réglementaire, je n'ai aucune envie de faire un effort vestimentaire aujourd'hui.

C'est donc à pied que je traverse la ville, mon sac sur une épaule. Je dois avouer que plusieurs fois durant le trajet j'ai eut envie de m'enfuir en courant, mais au final, je suis là, devant les grilles de la pension. Maintenant que j'y suis pas moyen de faire machine arrière. Je soupire et pousse les grilles avant de m'aventurer vers les grandes portes qui doivent signaler l'entrée. Un nouveau soupire et j'entre. Me voilà dans un hall. Et il n'y a absolument personne ! Je fais quoi moi maintenant ? Question stupide. j'attends que quelqu'un vienne à ma rescousse, planté au milieu de la pièce.

Je sens que je vais me plaire ici.

Le silence s'installa. Nanako n'était pas tombé sur la personne la plus gentille du pensionnat, elle en fut assurée dès qu'elle croisa le regard critique du jeune homme. Elle comprit bien vite aussi qu'il la prenait pour une imbécile. En quelque sorte il la regardait de haut.

Nanako ne se laissa pas décourager, elle voulait passer une bonne journée et elle passerait une bonne journée ! Sa robe légère la faisait passer pour une fille certainement futile et pas très intelligente. Elle encaissa le coup, gardant un léger sourire sur son visage.

Il finit par répondre. Évidemment ça réponse fut méprisante. Nanako prit patience et d'un ton qui n'enlevait rien à son calme elle lui dit :

Il n'est pas rare qu'un élève porte un sac, et je ne sais pas, attende un ami. Enfin, je doute que la politesse soit dans ton vocabulaire. Je n'ose pas parler du mot "ami" non plus.

Elle marqua une pause, mais l'empêcha de reprendre en continuant :

Sinon, que dirais-tu, au lieu d'attendre le déluge, de partir avec moi à la recherche des chambres ?

Surement qu'elle n'allait pas s'en sortir sans une petite insulte, mais tant pour elle que pour lui, ils seraient plus efficaces à deux. Et puis dans ce hall il n'y avait pas grand monde. Après tout, il pouvait bien se tenir quelques instants non ?