Il faisait froid et il pleuvait. Ce n'était pas une "belle journée" au sens propre. Pourtant j'avais un bon pressentiment. J'étais dès le matin arrivé en retard, j'ai du mal les matins d'hiver.. les matins d'été aussi en fait. Bref, mon retard n'avait pas été marqué par le prof et j'avais pu passer une matinée tranquille. Je portais l'uniforme mais j'avais mis, par-dessus la chemise habituelle, un sweat large à capuche afin de me protéger de ce temps.

Il était maintenant onze heures et je me décidais enfin à aller manger. Il y aurait certainement moins de monde qu'à midi ce qui déjà me rassurait. La cafeteria était tout de même remplie mais il restait encore quelques tables vide que je repérais en entrant. Je ne pris ni entrée, ni dessert, je ne mange pas beaucoup et je n'avais pas non plus envie de rester dans cet endroit très longtemps. Aujourd'hui au menu : steak-frites. Super original. Remarque, il était ainsi assuré que les élèves finissent leur assiette.

Une fois la mienne servit je ne fis pas plus de manière et me mis à manger. Je n'étais tout de même pas très affamé et je mangeais mes frites lentement. J'étais seul, assis à une table ronde, un peu perdu dans mes pensées lorsqu'un bruit attira mon attention.

J'étais arrivée au pensionnat plus tôt dans la matinée.
Je venais juste de faire le tour du bâtiment et je n'avais pas eu le temps de m'installer plus que ça ou de faire des connaissances.
Bien que je me sentais vraiment mal l'aise à l'idée de manger seule, mon ventre gargouillait depuis quelques minutes et je ne pouvais pas éviter les autres élèves plus longtemps. D'ailleurs ça ne me ressemblait pas d'être si hésitante; mais ce nouveau départ était plus angoissant que ce que j'avais pensé.
Le temps n'était pas non plus au beau fixe et je n'avais pas vraiment eu le temps de me changer.
En entrant dans la cafeteria j'avais donc mes cheveux trempés, surement une tête de chien mouillé et par dessus tout je devais être la seule en habits normaux (n'ayant pas encore reçu l'uniforme).
Je pris une profonde inspiration et m'avançai vers la nourriture en espérant ne pas me faire remarquer plus que ça.
On ne pouvait pas dire que le menu était très diététique mais quand il faisait froid, j'avais pour habitude de manger beaucoup. Je me servis un plateau mais ne voulant pas affoler mes probables futures collègues, je me servis raisonnablement, puis je me suis penché sur mon plus gros problème : où m'installer?

J'ai jeté un regard périphérique sur la salle. Il y avait quelques tables de libre, cependant je préférais tout de même faire connaissance avec quelqu'un. Tout à coup j'ai repéré une table ronde avec un seul garçon assis à cette table. Il avait l'air d'être soit entrain de savourer ses frites soit de rêver à quelque chose d'autres mais dans tous les cas il n'avait pas l'air hostile.

* Mais s'il est seul c'est peut-être qu'il ne veut pas être dérangé?*

J'hésitais à aller vers lui mais des regards commençaient à se tourner vers moi car cela faisait bien 3 minutes que j'étais plantée au milieu de la salle avec mon plateau. J'ai donc décidé de tenter ma chance vers le jeune homme. Je me suis avancée en sa direction mais il n'avait pas l'air de m'avoir remarqué. Je me tenais devant sa table mais toujours pas de réaction.

* Il doit vraiment être dans ses pensés...*

Je souris et pris mon courage à deux mains, j'ai posé mon plateau sur la table.

"Hum... Excuse moi, est ce que la place est libre?"

Cela devait bien faire quelques minutes que j'étais absorbé par je ne sais quoi car le bruit qui m'avait fait revenir à moi, était le plateau qu'une jeune fille inconnue venait de poser à ma table. Enfin, je dis "ma" table mais finalement elle était aussi bien à elle qu'à moi. Peut-être était-elle là depuis un moment, je ne m'en étais pas même rendu compte. Elle se tenait debout face à moi et j'eus cette impression, qu'elle était là depuis déjà un moment. Alors elle me demanda si la place était libre, ce à quoi je répondis automatiquement, l'invitant à me rejoindre :

Vas-y.

Je savais bien que je n'avais pas l'air très sympathique au premier abord c'est pourquoi je lui glissai un petit sourire de politesse, soutenu par un léger hochement de tête lui indiquant de s'assoir. Je n'allais donc pas passer mon repas en solitaire, ce qui ne me déplaisait pas. Je profitai d'un instant afin de détailler un peu cette nouvelle venue : de taille moyenne, elle était plutôt jolie, mais ce qui attira mon attention était ses vêtements : elle ne portait pas l'uniforme. J'en conclus qu'elle venait tout juste d'arrivée, peut-être ce matin même d'ailleurs, puis, mon attention se porta sur ses cheveux mouillés qui lui donnaient un petit air désespéré qui était surement dû uniquement à ce mauvais temps. Je ne pus retenir un sourire, sincère cette fois-ci. Mais je ne dis rien, et gardais mes réflexions pour moi, comme à mon habitude. Ce n'était rien de méchant, je me disais simplement que la pluie n'avait pas surpris que moi et que j'étais chanceux de porter mon sweat noir. Je me demandais tout de même si elle n'avait pas froid, mais je chassais aussitôt cette question pour le moment bien futile, la cafeteria étant chauffée.

N'étant pas un grand bavard je sentais que le silence s'installerait vite. En voulant faire preuve de bonne foi je finis donc par me lancer et dis une banalité bien courante juste pour lui indiquer que j'étais tout de même prêt à engager une conversation avec elle :

Bon appétit.

Le garçon devant moi leva les yeux et vit enfin que j'étais là. Il avait de beaux cheveux sombres et un visage assez pâle, il portait l'uniforme qui avait l'air vraiment pas mal par ailleurs.
Heureusement pour moi il répondit favorablement à ma question.
J'étais plus que soulagée car je ne savais pas ce que j'aurais fait s'il avait dit non. Je me suis tout de suite sentie mieux.

"Oh merci beaucoup."

Je m'assis, et posai mon plateau en face de lui, il me fit un petit sourire polit. J'espérais que je ne le dérangeais pas ou qu'il n'attendait pas quelqu'un d'autre.
L'homme devant moi n'avait pas l'air très bavard, mais après tout il était en train de manger!
Il ma regardé et se mit à sourire encore plus. Cela devait surement être à cause de mon allure et de mes vêtements trempés. Prenant conscience de ça, je me mis à sourire également, pas vraiment un sourire gêné mais plus le sourire que l'on a quand on évacue la pression. Je n'étais pas un garçon manqué et j'aimais paraitre belle aux yeux des autres cependant je ne faisais pas plus attention que ça à mon apparence quotidienne et le fait d'être trempée m'amusait plus que cela ne me gênait.
Je n'osais pas trop parler quand tout à coup le garçon devant moi me souhaita un bon appétit.
Ce qui déclencha le moulin à paroles que je pouvais parfois être.

" Merci à toi aussi! Je peux te tutoyer d'ailleurs? Et moi c'est Reira enchantée de faire ta connaissance."

" Quel est ton prénom? Désolé de m'imposer comme ça à ta table je viens d'arriver ce matin et je ne connais personne donc je pensais que c'était l'occasion enfin voilà..."

Je pris conscience que j'avais un légèrement fait deux phrases en moins de 10 secondes sans lui avoir laissé le temps de répondre. Je me sentis un peu gênée, passa une main derrière ma tête et sourit légèrement tout en priant intérieurement pour qu'il ne me prenne pas pour une folle.

La jeune fille me remercia avant de s'assoir face à moi. Alors elle se mit à sourire à son tour, comme soulagée. Elle ne semblait pas se prendre la tête quant à son apparence, c'était donc une fille tranquille, ce qui n'était pas pour me déplaire. Notre discussion ne serait donc pas trop futile, ce que je redoutais un peu. Après lui avoir souhaité bon appétit, elle se mit soudain à parler sans s'arrêter. Elle me retourna la politesse, me demanda si elle pouvait me tutoyer, ce qui pour ma part était évident ne l'était pas tant que ça pour elle, et finit par se présenter. Reira. C'était un beau prénom. Elle ne me laissa pas le temps de répondre quoi que ce soit et me demandait à mon tour de me présenter. Elle s'excusa par ailleurs de s'imposer à ma table et elle m’expliqua qu'elle venait d'arriver ce matin et que, ne connaissant pas grand monde, l'occasion se présentait donc avec moi. Elle s'arrêta finalement de parler, peut-être s'était-elle rendu compte que je m'étais arrêté de manger et que je la fixai. Au moins, elle n'était pas timide et nous ne passerions pas le repas en silence. J'avais un léger sourire, elle me semblait détendue et étrangement cela me détendait à mon tour.

Koichiro Satou enchanté. Je n'attendais personne en particulier, tu es la bienvenue.

J'avais parlé calmement, me faisant sympathique. Mais je ne restais pas à attendre patiemment sa réponse et je retournais tranquillement à mon repas, mangeant mes frites déjà plus très chaude. Je n'étais pourtant pas très affamé et je mangeais lentement, comme si je me forçais. Mais de toute façon je n'étais pas pressé, je ne reprenais les cours que vers quinze heures ce qui me laissait largement du temps pour finir mon assiette. J'aurais certainement le temps de faire un petit tour en plus. Sa journée à elle devait être libre, je me demandais si elle commencerait les cours dans l'après-midi ou si elle aurait tout ce temps pour se trainer dans la pension, comme je l'avais fait mon premier jour. Mais évidemment je restais silencieux.

Apparemment ma présence ne le dérangeait pas trop, j'étais vraiment soulagé qu'il n'attende personne car arriver au milieu d'un groupe de personnes était beaucoup plus difficile que de faire la connaissance d'une seule personne.

" Ouf je suis soulagée de n'avoir pas prit la place de quelqu'un. Ravie de te rencontrer Satou! "

A ce moment mon ventre se mit à gargouiller encore une fois, j’espérais que le jeune homme ne m'avait pas entendu. J'en avais presque oublié de manger. J'ai commencé à prendre mon repas tout en réfléchissant ce que j'allais faire de mon après-midi de libre. Il était probable que tous les autres élèves aient cour alors que je ne devais aller en classe que le lendemain. Je ne détestais pas vraiment être toute seule mais découvrir un endroit avec une autre personne était toujours plus agréable.

J'ai pensé à ma nouvelle rencontre. Satou n'avait pas l'air de quelqu'un de très nerveux, il était même posé ce qui m'avait aidé à ne pas me sentir trop tendu, car les premiers jours sont souvent très stressant. Il n'avait pas l'air d'aimé parler de chose futile ou de parler pour ne rien dire mais en même temps il n'était pas hostile à la conversation ou à ma présence. En bref il m'était vraiment sympathique et j’espérais qu'on serait amené à se revoir souvent.
J'ai regardé l'homme en face de moi avec mes grands yeux sans pour autant le fixer.
Une question me trottait dans la tête.

" Dans qu'elle classe es-tu ? Si tu as un peu le temps est ce que tu pourrais m'indiquer les endroits important que je devrais visiter dans cette ville ou au pensionnat? "

En arrivant je n'avais pas vraiment eu le temps de découvrir ma nouvelle ville et j'aimais savoir où j'habitais.
Habitant seule pendant deux ans j'avais eu le temps de découvrir tous les endroits intéressants de mon ancienne ville. J'avais par ailleurs découvert un point de vue qui donnait sur toute la ville et j'y allais souvent pour me relaxer. J'espérais qu'il y avait un endroit comme cela dans ma nouvelle ville.

Reira semblait se détendre au fur et à me mesure et j'en eus l'absolue confirmation lorsqu'elle me le dit. Effectivement, se mettre à la table d'un inconnu n'était pas facile et à une table de plusieurs inconnus devait l'être encore moins. Tant qu'il resterait une table seule, je n'aurais jamais pris ce risque. Mais cette fille semblait plus téméraire que moi. Son ventre la rappela soudain à l'ordre et je fis mine de ne pas y faire attention. Elle finit donc par se mettre à manger à son tour. Ce n'était pas de la grande cuisine mais c'était plutôt bon, je dois l'avouer.

Nous étions ainsi tous deux partis dans nos pensées, dégustant nos frites, lorsqu'elle me posa une question bien surprenante. En quelle classe étais-je ? La question en elle-même était simple mais ce qui m’intriguait était plutôt, pourquoi veut-elle le savoir ? Mais je suppose que je réfléchissais trop. Elle me demanda de plus si je pouvais lui indiquer quelques endroits importants dans la ville ou dans la pension. A la première question je répondis automatiquement.

3eme année.

Je laissais un instant le silence prendre place, je réfléchissais maintenant à sa seconde question, que pouvait-elle appeler endroits importants ? Je n'étais sorti en ville qu'une fois encore, je me focalisais donc sur le pensionnat. Finalement, après plusieurs minutes de réflexion, je finis tout de même par répondre, toujours un peu dans mes pensées.

Si tu veux trouver du monde je dirais que le hall est le lieu le plus peuplé, aux intercours du moins. Mais pour te reposer il vaut mieux rester dans ta chambre, je ne connais pas d'endroits plus tranquilles. Enfin, j'ai entendu dire que le toit resté ouvert, bien que l'accès y soit interdit. La vue doit être belle. Mais je ne peux rien te confirmer. Je n'ai pas encore bien assimilé tous les lieux.

Je ne pouvais lui en dire plus mais je cherchais encore si quelque chose me revenait. J'aurais bien aimé visiter les sous-sols et je devrais de toute façon y aller pour passer à la buanderie. Je me demandais comment cela pouvait bien être. Surement plein d'un immense bazar. Cette pensée m'arracha un nouveau sourire.

Apparemment Satou était en 3ème année.

"Oh, moi aussi, si ça se trouve on sera ensemble c'est super!"

Je me mis à rougir, je connaissais le jeune homme depuis quelques minutes et j'allais toujours trop vite dans mes relations amicales.
Pour moi ce n'était pas forcément le temps qui faisait les vrais amis mais là il ne fallait pas exagérer. D'ailleurs je n'étais pas la mieux placer pour parler de grande et belle amitié...
Enfin bref j'étais un peu gênée et j’espérais ne pas avoir été trop intrusive.
Le jeune homme m'avait parlé des lieux dans le pensionnat. Je ne savais pas si il n'était pas encore sortit du pensionnat ou s'il n'avait pas trop compris ce dont je voulais parler.

"Le pensionnat a l'air super! En fait je voulais plutôt parler de ce qu'il y avait dans la ville. Des points de vue, des bons endroit pour aller courir ou pour se détendre, les cafés et tout ça. Enfin j'ai du temps cet après-midi peut-être que j'aurai le temps d'aller faire un tour."

J'ai continué à manger. Je regardais Satou et j'espérais qu'il ne me trouvait pas trop ennuyeuse avec mes idées farfelues. Je savais bien que de nos jours on privilégiait plus l'informatique et les jeux électronique au détriment du sport et de l'art. Mais on peut dire que je suis vieux jeux car pour moi il n'y a pas meilleures journée que celle passée en compagnie d'amis à se faire un petit basket et à faire la fête tous ensemble jusqu'au bout de la nuit.
Dans ma précédente ville je m'entendais en général mieux avec les garçons que les filles. Cela venait probablement du fait que je débordais souvent d'énergie et que je n'aimais pas vraiment parler de magasine ou de manucure.
Je savais très bien que toute les filles n'étaient pas comme ça et loin de là. Toutefois le fait de s'entendre avec des garçons amenait toujours des jalousies et des tensions, ce que j'avais du mal à gérer. Je pensais à ma nouvelle vie au pensionnat.
J’espérais que j'allais tout recommencer correctement et que je ne ferais plus les mêmes erreurs que dans le passé. Sans pour autant perdre ma personnalité, tout un programme!
J'avais retrouvé ma confiance en moi et sourit au garçon devant moi.

" Si un jour tu as le temps et que tu n'as pas encore eu l'occasion d'aller visité la ville peut être qu'on pourra y aller ensemble?"

Lorsque Reira me dit qu'elle se trouvait elle aussi en 3eme année, je me dis moi aussi que se retrouver dans la même classe serait parfait. Je pensais évidemment à l'aspect pratique, car je ne savais pas encore si cette fille serait, ou non, l'une de mes grandes amies. Je ne parlais pas trop et je savais que cela était parfois très peu apprécié. Mais j'étais plutôt bien parti et je comptais bien continuer mes efforts. Je remarquai tout de même que Reira avait pris quelques couleurs et je me demandais à quoi elle pensait, ce qui m’arracha un sourire.

Oui, ça serait bien.

Je n'osais pas trop m'avancer mais cette fille m'intriguait toute de même un peu, elle semblait gênée mais je ne comprenais pas bien. Alors, elle me parla de la ville. Effectivement, j'avais répondu à côté. Il faut dire que j'étais personnellement bien plus intéressé par la pension, après tout j'allais y vivre, autant bien la connaitre. Je ne la repris pas, je n'avais rien à dire. Je n'étais que très peu sorti en ville et à vrai dire les endroits dans lesquels j'irai bien ne seraient ni des cafés ni des points touristiques. Mais si je trouvais un coin calme et sympa, je penserais à elle.

Elle s'était remise à manger et j'en fis de même. L'appétit ne me prenant toujours pas j'abandonnais mon assiette. Je n'en avais pas même pas mangé la moitié. Je tournais donc la tête sur ma droite où je pouvais apercevoir une fenêtre. La pluie s'était arrêté. Je fus interpellé de nouveau par Reira, elle me souriait et m'invita à aller visiter la ville avec elle si je ne l'avais déjà fait. Mon attention se reporta donc sur elle.

Avec plaisir.

Je lui souriais à mon tour, amicalement. Ma conversation s’appauvrissait et j'espérais que Reira ne m'en tiendrait pas rigueur. Finalement je me décidais à continuer notre échange, j'avais pris de bonne résolution et je voulais m'y tenir. Étant en pensionnat je lui avais précipitamment parler des lieux de celui-ci mais son intérêt pour la ville se voulait peut-être aussi pratique si elle y vivait. C'était une question que je trouvais un peu futile, surtout que je me faisais déjà une idée de la réponse, mais cela me permettrait toujours d'affirmer ma bonne foi.

Tu es pensionnaire ?

Le jeune homme n'eut pas l'air de tenir compte de mon enthousiasme un peu trop marqué pour une première rencontre. J'avais l'impression que ce n'était pas une personne qui jugeais les gens et cela m’apaisait beaucoup. Ce n'était pas un garçon très bavard mais ça ne me dérangeait pas, car il ne me repoussait pas non plus.
Il avait l'air aussi assez content qu'on soit probablement dans la même classe. Je me demandais si il avait beaucoup d'amis dans la classe. Surement que oui vu comme il étais sympathique avec moi et pas repoussant non plus on doit bien l'avouer. En bref j'étais très heureuse de cette rencontre.

Quand je lui demandai si il voulait bien visiter la ville avec moi il répondit favorablement.
J'étais tout à coup super excité et je faisait des plans de balade dans ma tête.
Enfin il fallait déjà que je visite l'internat mais bon je n'allais pas passer mes week-end enfermé au pensionnat.

A table j'avais finit mon plat principal. J'étais déjà bien remplie, mais pour dessert j'avais prit une tarte à la framboise, je n'allais tout de même pas laissé ça.
Mes yeux pétillèrent de gourmandise, parfois c'était mon estomac qui dirigeait mes actions.
De toute façon j'étais plutôt sportive et je me rassurais en me programment une petite séance de jogging.
Bref je commençais ma délicieuse tarte quand Satou me demanda si j'étais au pensionnat.

" Oui je suis au pensionnat je me retrouve dans la chambre de 3 autres filles il me semble! Et toi, tu as une chambre ici? D'ailleurs es-tu au pensionnat depuis longtemps?"

Je n'avais jamais vécu dans un internat et j'avais habité seule pendant 2 ans. J’espérais que la cohabitation allait bien se passer.

* A 4 filles dans la même chambre je pense que je ne vais pas m'ennuyer...*

Je la regardais maintenant manger et contrairement à moi elle avait bon appétit. Elle avait même déjà fini son assiette et s'attaquait à appétissante tarte à la framboise. Au moins elle ne faisait pas partie de ces filles anorexique qui ne mange jamais rien par peur de grossir, à croire qu'elles n'aiment pas les formes ! C'était désespérant, mais je me trouvais en compagnie d'une qui avait tout compris. En la regardant manger je me surpris à sourire légèrement. Je me repris lorsqu'elle répondit à ma question. Contrairement à ce que je pensais elle était aussi en pensionnat. Et dans une chambre uniquement composée de fille, elle serait tranquille.

Oui, je suis en chambre numéro 1 pour ma part, composé de 3 garçons, me comprenant, et d'une fille. Je n'ai pour l'instant rencontré qu'un seul de mes colocataires et j'ai peur pour la suite.

Je n'adorais pas la solitude mais je restais sur une assez mauvaise impression face à mon premier colocataire mais si encore nous n'étions que deux ! Je me demandais sérieusement comment étaient les autres. Je suis plutôt calme et bien rangé alors j'espère que mes colocataires en feront autant car je n'aime ni le bruit ni le désordre. Enfin, je suppose que je devrais plaindre la fille qui s'est retrouvée seule dans cette chambre. Mais là n'est pas le sujet. Et après ce silence où je m'étais perdu en réflexions je répondis à la suite des questions de Reira.

Pas vraiment non, je vivais avec mon père avant. Mais j'avais besoin de prendre mes distances. Et voilà ma première année en pension.

Résumé ma situation avait été bien plus facile que je ne l'aurais cru. Pourtant ce n'était pas aussi simple. Mais cela m'évitait de m'étaler sur un sujet aussi désagréable que celui de mon passé. J'espérais juste qu'elle ne me poserait pas plus de question. Afin de m'en assurer et de parler d'autre chose que de notre passé, je lui posais une question à mon tour.

As-tu déjà rejoint un club ?

J'avais l'impression que Satou n'avait pas un grand appétit car il c'était installé pour manger avant moi et n'avait toujours pas fini son assiette. Il ne devait pas avoir de cour en début d'après-midi car sinon il aurait déjà dû partir. Je dois avouer que cela m'arrangeait plutôt bien. Il me raconta qu'il était également au pensionnat, dans une chambre de quatre personnes dont une fille. C'est vrai qu'on m'avait expliqué que certaine chambre du pensionnat était mixte ce qui m'avait plutôt étrange pour un pensionnat de jeunes adultes.

Je me mis à rigoler quand le jeune homme me dit qu'il avait un peu peur pour la suite de sa collocation :

"Ahah j'ai aussi un petit peu peur pour la seule fille! Etre seule avec 3 garçons à longueur de journée ça ne doit pas être de tout repos! "

J'étais tombée dans une chambre composée uniquement de fille et je me demandais ce que cela aurait donné dans une chambre mixte. Il faut dire que mon allure matinale de certains jours pouvait surement en effrayer plus d'un. Je me mis à sourire.

* Oui en effet ce n'est pas plus mal que je ne sois qu'avec des filles.*

J'en étais arrivée à la moitié de ma tarte. Je ralentis un petit peu la cadence, d'une part pour profiter du goût mais aussi de la conversation.
Apparemment Satou n'était pas arrivé il y a très longtemps. Il me fit un bref résumé des circonstances de son arrivée. Il n'avait pas l'air de vouloir s'étendre sur le sujet et je n'étais pas du genre à insister. Il était possible que le jeune homme soit venue ici pour les mêmes raisons que moi, c'est à dire laissé son passé derrière lui, ce n'allait donc surement pas être moi qui allais le lui rappeler.

Il me demanda ensuite si j'avais déjà rejoint un club. A vrai dire, je n'y avais pas encore pensé.

" Non je ne suis inscrite dans aucun club. Je n'ai pas encore eu le temps de me renseigner là dessus.
Est ce que tu fais déjà partis d'un club? Tu saurais ceux qui existe car personne ne m'en a encore parlé? "

Mes pensées semblaient avoir été entendue : en effet, Reira formula les craintes, que je partageais, envers cette pauvre fille qui se retrouverait seule dans cette chambre. Mais je pensais que dans tous les cas, une colocation à quatre, ne pouvait pas être de tout repos. Ce qui m'inquiétait d'ailleurs. Mais c'était un problème que je réglerais sur place. Je ne voyais pas l’intérêt de m'en inquiéter maintenant.

Ce qui attira un peu plus mon attention fut le fait que la jeune fille n'avait pas encore rejoint de club. Elle n'avait pas eu le temps de s'informer et personne ne lui en avait encore parlé. Elle me demanda par la suite si j'en avais rejoint un et si je pouvais lui parler des clubs déjà existants. Ce n'était finalement pas un bon sujet. Je ne pouvais pas m'étendre car pour tout dire je ne savais pas grand chose. Mais il fallait bien que je lui réponde quelque chose et effectivement, je faisais déjà parti d'un club. Je décidais donc de commencer par là, avant de lui expliquer tout ce que j'avais pu entendre, et comprendre, sur ce sujet.

Je fais parti du club de musique, mais pour tout te dire, je ne m'y suis pas encore présenté. C'est sur le panneau d'affichage que j'ai pu lire une annonce et j'y ai simplement ajouté mon nom.. Je devrais aller y jeter un coup d'oeil à l'occasion..

Et voilà que de nouveau j'étais perdue dans mes pensées. Il est vrai que jusque là je n'avais pas prêté grande attention à ce club mais je m'étais inscrit et je me devais donc d'y faire un tour. D'autant plus que monter un groupe ici était quelque chose dont je rêvais. Je me demandais s'il y avait beaucoup de membre. Qui pouvait être le président ? Je ne connaissais pas encore beaucoup de monde, pour ne pas dire personne, j’espérais qu'il serait une personne agréable à vivre. Ou elle. Et oui, c'était peut-être une présidente. L'impatience me prenait, j'irais chercher la salle du club au plus vite !

Mais pour en revenir à la conversation, que j'avais laissée en plan, je tentais d'expliquer au mieux tout ce que je savais sur le sujet.

Je ne connais pas d'autre club, je ne m'y suis pas intéressé plus que ça. Mais j'ai entendu dire que chacun pouvait créer son propre club en remplissant une fiche d'information qui se devait d'être validé. Je suppose que n'importe quel club ne peut être créé, mais l'idée me semble bonne.

Je devenais de plus en plus familier et plus la conversation avançait, moins je prenais la peine de réfléchir. Mes réponses se faisaient plus simples, plus rapides, et surtout plus naturelles. J'étais aussi plus détendu et je souriais légèrement.

"Oh super un club de musique, tu joue d'un instrument? "

J'aimais bien la musique. Bon, je ne m'y connaissais pas plus que ça, mais je pensais vraiment que la musique pouvait aider les gens et leur faire du bien.
J'avais essayé le piano pendant un petit temps mais je voulais directement faire des morceaux compliqués et je n'avais pas eu la patience d'attendre et d'apprendre lentement. En bref, je n'arrive pas à ne pas réussir quelque chose rapidement. Têtue moi? Jamais!
Tout ça pour dire que la musique ce n'était pas vraiment pour moi, mais que j'aimais et que j'admirais les personnes qui en faisaient. Je reportai mon attention sur Satou.

" Oui tu devrais aller y faire un tour je suis sure que ça doit être super de faire parti d'un club! Surtout si vous avez la même passion! "

Je savais que beaucoup de jeunes faisaient de la musique et je me demandais s'il y avait un autre club d'ouvert. Un club de sports serait bien pour moi, ou peut-être d'art pourquoi pas. Peut être que je pourrais en créer un par la suite mais pour l'instant je n'avais pas vraiment le temps d'y penser.

Je me rendis compte qu'à ce moment j'étais totalement détendue et cela m'a du bien.
Le garçon discutait avec moi depuis un moment, on n'aurait pas vraiment dit que c'était notre première rencontre car nous nous comportions normalement, sans anxiété.
Il parlait encore plus que tout à l'heure, et même avec le sourire ! Ce qui me fit sourire à mon tour.
Je commençais à avoir un peu froid avec mes vêtements mouillés mais j'étais surtout bien heureuse de ma première matinée au pensionnat. De plus le cuisinier du self m'avait offert une super tarte à la framboise comme cadeau d'arrivée (même s'il ne sais pas que j'existe).
Je finis enfin ma fameuse tarte et je me retournai pour voir le reste de la salle. J'avais été trop absorbée par notre conversation pour faire attention à notre environnement et je me rendis compte, qu'en plus de la notre, il ne restait que deux autres tables pleines.

Je m'attendais à sa question, et c'est donc sans attendre et tout naturellement que je lui répondis du tac au tac.

De la guitare sèche. J'ai tendance à chanter sur mes compos' mais je pense que dans le groupe, je laisserai ma place à une ou un chanteur ou chanteuse, principale.

La fille appuya ma décision d'aller faire un tour direction ma salle de club. Et elle n'avait pas tort. Il me suffisait de trouver un peu de temps et d'avoir la motivation de chercher cette salle. En regardant Reira, je me demandais quel club lui irait le mieux, mais je ne formulais pas la question à voix haute. Je pensais de toute façon la revoir, ne serait-ce que la croiser dans les couloirs, et si cette question ne me sortait pas de la tête, je la la poserai plus tard.

Je remarquai comme un léger frisson, Reira devait avoir froid, ses vêtements étaient encore bien mouillés, il faut dire qu'elle n'avait pas raté la pluie. Et lorsque je la vis finir sa tarte à la framboise je l'invitai à partir :

Tu risques de prendre froid, nous ferions mieux de partir nous aussi, qu'en dis-tu ?

La cafeteria se vidait peu à peu et nous n'étions plus beaucoup. Par ailleurs je ne devais pas trop trainer non plus car j'avais cours en je ne sais quelle salle et la retrouver me prendrais pas mal de temps. Mais je n'étais pas non plus pressé de quitter cette charmante compagnie. En quelque sorte elle m'avait mis de bonne humeur, car je suis sûr que si j'avais mangé seul, l'ambiance n'aurait pas été la même.

Satou répondit à ma question et apparemment il faisait de la guitare ! Cela lui allait plutôt bien à vrai dire. Je le voyais bien entrain de jouer de la guitare au clair de lune... Bref je m'égarais un peu.

" Génial la guitare je te donne l'obligation de me faire écouter un son un de ces jours ! Et le plus tôt sera le mieux pour mes petites oreilles. "

Je lui souris, il me regarda quand j'ai frissonné, il avait peut-être remarqué que je commençais à avoir froid. J'étais assez sensible aux maladies et j'espérais ne pas me réveiller le lendemain avec une super grippe. Ce qui n'était pas l'idéal pour une première approche de sa classe il fallait bien l'avouer.
La question du jeune homme me fit confirmer qu'il avait bien vu que j'avais froid.Il me proposa de partir, j'étais un peu déçue car j'avais passée un bon moment mais en même temps je grelottais et Satou devait surement avoir cour.

" Oui c'est vrai que je commence à sentir le froid. C'est gentil de t'en inquiété, mais tu dois avoir un cour dans quelque minute nan ? J'espère que je ne t'ai pas mis en retard? "

Le jeune homme n'avait pas tout à fait finit son plateau mais peut être n'avait t-il plus faim? De toute manière le self allait bientôt bientôt fermer ses portes.
Je me levai donc, vérifiant bien que Satou se levait aussi et je cherchai du regard l'endroit où poser les plateaux. Une fois trouvé, je me dirigeai vers l'endroit et y déposa mon plateau.
Je sortis du self et attendis le jeune homme dehors pour voir où il allait ensuite avant de commencer ma petite après midi visite du pensionnat.

Je fus surprise par la réponse de Reira, il est vrai que d'habitude ce sujet était clos dès lors que j'avais dit l'instrument que je maîtrisais mais apparemment, elle semblait s'y intéresser d'un peu plus près. Elle me donna l'obligation de lui faire écouter l'une de mes compos' ce qui me fit rire. Cela me faisait plaisir. Et c'est en gardant un léger sourire que je lui répondis d'une voix amicale :

Je te le promets.

Elle me souriait aussi et j'étais ravie d'une telle entente. Je me sentais bien mieux et j'étais prêt à repartir pour quelques heures encore de cours. Et lorsqu'elle affirma qu'effectivement elle avait froid elle me rappela par la même occasion que je n'étais pas en vacances. Automatiquement je cherchais une horloge et sur le mur face à moi j'en vis une qui indiquait 14H30. Effectivement, je ne devrais pas tarder. Mais elle ne m'avait certainement pas retardé.

Ne t'inquiète pas je reprends à 15 heures. Mais faut que je m'y mette maintenant si je veux savoir où j'ai cours et de quoi.

Je n'étais pas au courant de grand chose en fait. Il faut dire que je portais rarement une grande attention à mon emploi du temps et je n'en retenais que les grandes lignes. La fille se levant alors afin de déposer son plateau, je l'imitai. Elle sortit ensuite du bâtiment, je la suivais toujours. Le soleil montrait enfin le bout de son nez et bien qu'il fit encore un peu frais, la pluie était bien passé. Maintenant, Reira attendait que je parte le premier. Il est vrai que contrairement à moi, elle n'avait rien de prévu. Je m'avançais donc devant elle et me retournais pour l'avoir de nouveau face à moi. Et c'est ainsi que je lui dis :

Alors je pars le premier. C'était un plaisir de déjeuner avec toi.

Satou me promis qu'il me ferait écouter un peu de sa guitare, j'étais vraiment très contente de cela et il me tardait déjà notre prochaine rencontre.
J'étais un peu rassurée de savoir que je n'avais pas mis en retard le jeune homme pour son prochain cours et apparemment il devait avoir le même sens de l'orientation que moi car je compris qu'il devait partir plus tôt pour repérer l'endroit de son prochain cours. Il me tardait de découvrir ma nouvelle classe et, avec cette nouvelle et excitante rencontre, j'étais beaucoup plus à mon aise pour commencer ma nouvelle vie.

Une fois que nous furent tous les deux sortit du self, je remarquai le soleil qui transperçait les nuages et ce qui me motiva pour aller visiter les alentours du pensionnat, une fois changé bien entendu.
Je n'avais pas vraiment envie de quitter le jeune homme mais je n'allais pas le faire sécher les cours. En réalité je désirais surtout le revoir dans peu de temps car d'une certaine façon, même si c'était étrange à dire, il me faisait me sentir chez moi, à l'aise. Bref, c'était en effet une très belle rencontre et j'espérais le recroiser très bientôt.

Il se retourna vers moi et me dit qu'il devait partir et qu'il avait bien aimé déjeuner avec moi. J'étais vraiment ravie qu'il ai aimé ma compagnie, cette année commençait vraiment très bien.


Je lui souris :

"Pas de problème, c'était vraiment sympas comme premier repas, merci encore ! Et j'espère qu'on se reverra bientôt!"

J'attendis qu'il parte pour à mon tour tourner les talons et partir à l'exploration de ma nouvelle vie...

Spoiler:

Désormais de bonne humeur, j'étais prêt à affronter mes cours. Mais cela ne voulait pas dire que j'étais prêt à m'y intéresser corps et âme. Car plus j'essayais de mes souvenirs de quelle matière je pouvais avoir cours plus j'étais sûr que ce devait être de philosophie. Or je n'aimais pas parler. Mais là n'étais pas le sujet et je fus très vite ramené sur terre par Reira. Celle-ci me dit qu'elle aussi avait apprécié le repas et me remercia. De l'avoir accepté à ma table ? Ce n'était rien, et j'avais pu profiter aussi de sa compagnie. Elle espérait me revoir bientôt et je le lui assurais :

Nous nous reverrons, c'est sûr.

Je lui souriais. Oui, j'étais sûr de moi. Mais j’espérais vraiment la revoir. Ce qui était tout de même fort probable puisque nous étions tous deux pensionnaires. En tout cas je ne devais pas m'éterniser ici, et bien que je trouvais ça un peu triste, je devais la quitter. Je pris donc congé sans plus attendre, non sans lui faire, quelque peu inconsciemment, un clin d'oeil. Et ainsi que je me dirigeai vers l'un des bâtiments. Juste avant de trop m'éloigner, mais toujours en avançant dos à elle, je levais ma main en signe d'au-revoir. Je devais maintenant me concentrer pour trouver ma salle. Certainement que croiser un élève de ma classe m'aiderait bien c'est pourquoi Je commençais donc à observer tous les va et viens des élèves qui encombraient les lieux. C'était partie pour une longue après-midi.

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