Putain j'ai mal.
Huit heures du mat à peine et je suis dans un sale état ; il m'a violemment poussé dans les escaliers pour finalement s'en aller sans se retourner et je me ramasse à la petite cuillère. Huit heures du mat et la douleur des coups malgré le fait que je connaissent les bâtiments me font oublier où je me trouve. L'infirmerie est probablement loin n'est-ce pas ? L'infirmerie est le seul endroit où je voudrais me trouver au moment où je vous parle mais je suis incapable de tenir sur mes jambes. M'accrochant à la rampe d'escaliers, dans ma tête je me promet de mettre un terme à cette relation chaotique ; de ne plus jamais chercher à le revoir parce qu'il ne m'apporte rien de bon. J'ai les mains qui tremblent, le goût désagréable du sang dans la bouche et une envie terrible de clope qui pourrait éventuellement me faire oublier ce qu'il se passe. Quand finalement je tiens debout, appuyée sur la rampe d'escaliers, je comprends au silence autour de moi que les cours ont probablement déjà commencés.


Je pense alors à mes parents adoptifs qui pour cette seule et unique raison se déplaceraient et verraient alors que ma vie est un gros bordel en ce moment à cause de cette personne que je pensais aimer mais qui finalement ne me respecte pas assez pour mériter tout cet amour. Et pourtant je suis toujours avec lui, toujours dans les emmerdes et toujours en train de faire mine d'aller bien alors que je tiens à peine debout. A défaut de pouvoir m'appuyer sur la rampe d'escaliers, j'essaie de tenir appuyée sur le mur ce qui est un peu plus difficile.


J'ai la vision rendue floue à cause des larmes qui ne devraient pas être là ; si je veux faire bonne figure en rentrant en classe, il serait sans doute préférable que je ne pleure pas hn. Aller, calme toi Haru, je me dis intérieurement pour calmer ce débordement. Et c'est lorsque j'ai fais la moitié de mon chemin que ces larmes disparaissent. Dans les couloirs, j'entends les professeur s'adresser aux élèves, écrire au tableau, j'ai légèrement du mal à respirer alors je m'arrête un moment pour reprendre et alors il ne me reste qu'à frapper avant d'entrer. Un coup, puis un deuxième avant que j'ouvre difficilement la porte ; le professeur s'interrompt, me fais rester dans l'encadrement en me voyant puis désigne un élève pour m'accompagner à l'infirmerie en rajoutant que venir en cours dans cet état était du suicide mais qu'il appréciait le geste et l'intention -il n'avait pas tors à propos de ce qui était de venir en cours dans cet état. J'espérais intérieurement qu'il ne préviendrait pas mes parents, c'était tout ce qui comptait dans ma tête.


Appuyée dans l'encadrement de la porte, me forçant à tenir sur mes propres jambes, fuyant les regards curieux des élèves de ma classe, j'attendais que l'élève désigné finisse de ranger ses affaires pour m'accompagner à l'infirmerie.

Setp heures du matin, c’était déjà assez dur pour Saru, celui-ci était réveillé depuis longtemps, ayant courut un peu puis prit une douche, pour être bien propre et ne pas sentir mauvais… Le jeune homme s’habilla correctement, d’une manière bien rebelle, c’était un peu bizarre pour lui encore, cela ne faisait pas longtemps qu’il était présent dans l’établissement. Mais dans un sens il s’était déjà habitué. N’ayant toujours pas le moindre ami, peut être dû au fait qu’il avait ce regard assez effrayant… Le regard du type lassé de la vie et qui pourrait tuer quelqu’un d’un simple regard… Voilà, c’était tout ce dont les gens pensaient de lui ! Bien qu’en ayant finis de s’habiller, il se coiffa vite fait comme à son habitude, il prit la décision de faire un tour dans les couloirs, question de se faire un repère des lieux, car il fallait avouer que Saru n’était pas quelqu’un de très doué niveau orientation spatial, il lui fallait un certain temps pour s’adapter. Déjà à sept heures du matin il parcourait les couloirs pour se repérer, ne sachant pas où aller exactement. Errant donc un peu comme un fantôme Saru réfléchissant un instant, il ne se souvenait pas de ce qu’il avait comme cour se matin. Il fit donc demi tour retournant dans sa chambre pour préparer son sac, cela ne lui prit que quelques minutes, observant bien son emplois du temps le jeune homme essaya de se rappeler où se trouver sa salle de classe, ce fut avec un certain et léger soupire qu’il s’en rappela. Prenant la décision de partir vers les huit heures moins dix pour arriver à la salle un peu en avance, question d’avoir une place pour dormir. Prenant le sac de cour qu’il venait de remplir, il partit donc de sa chambre en direction de la salle de cour.

Arrivant cinq minutes avant l’heure, le jeune Saru entra dans la pièce et se dirigea vers le fond à l’opposé des fenêtres. Car c’était à ses yeux une bonne place pour dormir, effectivement, personne n’allait aller du coté du mur. La fenêtre était des plus intéressantes ! C’était facile d’être distrait quand on se montra être du coté de la fenêtre, Saru lui voulait dormir sans être distrait. Alors que tout élève sembla présent, il resta néanmoins une place de libre, cela eut pour effet de titiller l’esprit du jeune homme. Qui pouvait être en retard ? Il se le demanda un court instant puis croisa les bras sur la table pour commencer à dormir, hors son voisin de devant sembla se retourner vers lui discrètement. Étant nouveau le jeune homme ne broncha pas et le regarda. L’élève s’étant retourner vers lui, lui demanda si il avait un stylo, Saru n’ayant pas prit de quoi écrire soupira et fit un non de la tête. Cet oublie fut une erreur fatale pour Saru, enfin pas vraiment vu qu’il avait prévu de dormir à cette heure de cour. Par contre, observant la salle avant de baisser la tête, il remarqua que le professeur sembla ne pas se retourner très souvent. Usant de la méthode du livre, il mit un livre devant lui et s’endormit pour ne pas être vu, méthode peu discrète certes…

Un coup puis un second vint attirer l’attention de quasiment tout le monde, Saru soupira redressant la tête et aperçut à l’entrer une jeune demoiselle, celle-ci sembla dans un sale état. Dans sa tête une pensée bien fulminante passa, cette pensée était simple, découvrir ce qui était arrivé à la demoiselle. Le professeur vint alors à désigner un élève, il avait choisit Saru. Notre ami rangea ses affaires en vitesse et se dirigea vers la demoiselle pour l’accompagner à l’infirmerie, même si Saru avait aussi une autre idée en tête. Ce fut une fois la porte fermé et après avoir fait quelques pas, le jeune homme déclara, étant sûr de ne pas être entendu par qui que ce soit.

« Que t'est-il arrivé ? »

Il ne c’était pas vraiment présenté, mais dans un sens, Saru n’en avait pas besoin, après tout on pouvait facilement connaître le nouveau. Après tout Saru le premier jour c’était ramené avec sa basse et avait joué un morceau vite fait car il c’était ennuyé. C’était lors de la pause de son premier jour. Mais pour revenir au plus important Saru ne lança pas le moindre regard sur la demoiselle, ne voulant pas la dévisager pour qu’elle ne se sente pas mal à l’aise, déjà qu’elle devait l’être… Saru réfléchissait encore à quelques trucs.

La porte se referme derrière lui et le cours reprend là où il s'était arrêté sans que le professeur ne dise quoi que ce soit à mon sujet ; intérieurement c'est quelque chose de positif car je n'aime pas avoir l'impression de me donner en spectacle et pire encore ME donner en spectacle. M'apprêtant à faire un chemin silencieux avec cet élève, je l'entend me demander ce qu'il s'est passé pour que je me retrouve dans cet état ; sans doute plus par curiosité qu'autre chose parce que ce n'est pas souvent souvent que je me ramène dans cet état qui me donne l'air d'être à l'agonie. Lorsque je lève finalement les yeux vers cet élève, je met un certain temps à le reconnaître comme pour les autres parce que de toute l'année je n'ai adressé la parole à personne. Les reconnaître visuellement est alors plus difficile. Quelques secondes de réflexion avant d'avoir son prénom sans pour autant en être totalement sûre. Toru ? Hiru ? Saru ? Je n'étais sûre que d'une seule chose ; son prénom était court et sonnait de la façon suivante, ce qui était déjà un exploit sachant que j'ai une mémoire défaillante. Bref il me demande ce qu'il m'est arrivé et moi aussi secrètement je me demande ce qu'il a pu m'arriver et pour seule réponse j'entends une voix me dire dans ma tête ; tu es tombée amoureuse de la mauvaise personne.


Je regarde le nouveau qui n'ose probablement pas me regarder dans les yeux -à cause de ce que ce connard a fait- et pense que c'est toujours mieux que de se faire dévisagée. Peu de temps s'est écoulé entre le moment où il m'a posé la question et le moment où je vous parle. J'ouvre la bouche pour essayer de dire quelque chose mais malgré moi je me met à bégayer ;


Haru - J-je... J-je..


Je prends sur moi pour ne pas me mettre à pleurer, ce serait le pire non ? Et puis le nouveau va sans doute partir en courant si je me met à pleurer... Et puis j'ai besoin de quelqu'un qui assure mon arrivée à destination. Ne te mets pas à pleurer Haru, pas ça, pas maintenant... Nous n'avons pas bougé de ce couloir entre temps et malgré ma volonté de fer pour ne pas avoir l'air stupide devant le nouveau ; les larmes débordent et alors je pleure avec discrétion couvrant mon visage à l'aide de mes mains -geste qui fait terriblement mal lorsque votre copain lève la main sur vous quelques trentaines de minutes, sans doute une heure auparavant- et attendant que ça se calme. Je ne veux pas attirer l'attention de qui que ce soit ; ni du prof, ni de Toru, Hiru, Saru... Qui qu'il puisse être enfaite. Tout ce dont j'ai envie à ce moment précis, c'est disparaître derrière mes mains le temps que ça se calme. Mais ce n'est pas possible hn.

Ils n’avaient tout deux pas vraiment avancé, Saru attendait toujours une réponse, il était là patient, le visage calme. Toujours se regard lassé qui devait être dur à regarder. Mais Saru ne porta pas le regard vers la demoiselle, il ne voulait pas la blesser. Alors comment pourrait-il s’y prendre, sa question semblait être naturelle à ses yeux. Bien sûr ce n'était le cas. Attendant que la demoiselle avance, dans le fond il restait calme malgré le fait qu’il sembla comprendre ce que la demoiselle avait encourut, les bleus qu’elle avait sur elle… De mauvais souvenirs lui revinrent en tête. Des souvenirs qui ne le laissèrent pas de marbre intérieurement, mais extérieurement il n’en montra pas le moindre signe, sachant se contenir, Saru était quelqu’un de très doué pour avoir l’air de se moquer de tout après tout. Les pensées de Saru restèrent basé sur ses souvenirs, des souvenirs qui étaient douloureux pour lui, si seulement il avait été là avant que cela ne se produise, cela aurait put être différent.

Alors qu’un son sortit de la bouche de la demoiselle, celle-ci ne fit que bégayer, là ce fut simple et Saru comprit, mais il préféra pour le moment faire comme s'il n’avait pas saisit, son regard se pencha vers la demoiselle, elle avait mit ses mains devant son visage pour que Saru ne le remarque pas. Mais cette réaction, il l’avait déjà vu dans le passé. Elle devait ressentir de la peur dans le fond, c’était à ça que pensait Saru, à la peur, celle que tout soit découvert, mais si seulement cette demoiselle pouvait prendre son courage à deux mains, Saru lui, dans un moment de silence vint la prendre dans ses bras évitant de lui faire mal. Mais il ne la regarda pas droit dans les yeux, son regard était vers le sol, une certaine et triste lueur était présente. Comme s'il se sentait coupable de ce qu’il c’était produit. Sur le moment le jeune homme n’osa pas parler, il ne voulait pas faire comme si de rien était, mais là après quelques secondes écoulaient, il prit une voix rassurante.

« Pleure, je sais ce que tu as vécu, j’ai connu ça auparavant. »

Il n’alla pas plus loin qu’il chercha à se montrer le plus rassurant possible, même si son regard était teint d’une triste lueur, Saru savait maintenant ce qu’il allait faire, régler cette affaire au plus vite. Le regard du jeune homme si mystérieux qu’il était, pouvait être compréhensible. La demoiselle avait vécu la même expérience que sa sœur presque ! Et cela l’énerva intérieurement. Il commençait à bouillonner. Par chance extérieurement cela ne se remarqua pas. Gardant le silence, essayant de faire en sorte qu’elle se calme. Saru commença à reprendre parole, là ce fut de manière à lui rendre le moral.

« Si tu veux, je garde le secret. Mais, dans ce cas là, tu devras me dire qui t’as fais ça, il faut être fort par moment et là, c’est le moment de l’être. »

Certes Saru avait du mal avec les gens, mais sa voix se voulait le plus rassurant possible.

Survivre à la douleur ; c'est tout ce que je peux faire pour le moment à défaut de pouvoir faire quoi que ce soit d'autre ; je n'ai même pas le courage de mettre un terme à notre relation ou alors l'envoyer passer un agréable séjour en taule -ce qu'il mérite entièrement soit dit en passant. Survivre à la douleur en attendant le courage qui pour le moment ne se montre absolument pas. Je m'en mord les doigts de ne pas pouvoir m'arrêter de pleurer ; et si ce jeune homme juste en face de moi était une commère de première qualité ? Il raconterait des choses et pire encore ; en ferait une nouvelle version pour avoir plus de choses à raconter. L'apparence peut tout dire et la sienne ne me parle pas ; elle ne raconte presque rien ; le fait qu'il ne m'ait pas regardé du tout renvoie à une certaine forme de respect pour la personne qui s'est fait tabassée par son copain. Sans doute ? Ou peut être que je me trompe sur toute la ligne ? Peut être aussi que je me pose beaucoup de question pour rien surtout.
Je sais à quel point je n'ai pas les larmes faciles. Mais cet accident du matin est le poids en trop sur la carapace qui était pourtant solide. J'essaie de positiver en me disant que je tiens encore debout après être tombée dans les escaliers. Je tiens grâce à un mur, mais tout de même ? J'essaie de positiver et les larmes sont toujours présentes ; trop présentes sans doute puisque sans prévenir, le nouveau me prends dans ses bras en évitant sans doute d'entrer en contact avec mes blessures car je ne sens rien. D'habitude pas très tactile -pour ne pas dire pas du tout- je ne tente pas de m'écarter de lui et reste tranquille.
Contrairement à ce que j'ai pu entendre jusqu'ici, lui me recommande de pleurer ; il sait ce que j'ai vécu car il l'a vécu auparavant. Comment il pourrait savoir quoi que ce soit hn ? J'ouvre la bouche pour lui dire qu'il ne sait rien mais aucune phrase n'en sort cette fois encore et alors j'abandonne. Il s'adresse à nouveau à moi en me disant qu'il garderait le secret. Et dans ma tête je me suis dit qu'il avait probablement compris ce qu'il se passait. Hochant la tête à défaut de pouvoir parler sur le moment, je tenais à lui faire comprendre qu'il ne devait rien dire ; certaines personnes de ma classe sont des commères par excellence.

Saru - Mais, dans ce cas là, tu devras me dire qui t’as fais ça, il faut être fort par moment et là, c’est le moment de l’être.

Posant mon front au niveau de son épaule, je balaie lentement mes larmes du revers de la main, dans le crainte de faire un mouvement trop brusque qui pourrait me faire mal. Lorsque je m'écarte alors légèrement de lui pour le regarder dans les yeux, je lui demande ;


Haru - Emmenès moi sur le toit, j'ai besoin de respirer...


J'ai surtout besoin d'une clope enfaite... L'infirmerie attendra ?

La gardant un instant dans ses bras, lors de ce moment, même si Saru resta calme, il ne pouvait s’empêcher de repenser à l’état de sa sœur, ce qui intérieurement l’agaça, il ne voulait pas voir de nouveau une personne dans cette état, enfin… Il était trop tard, ayant remarqué l’état de la demoiselle. Saru ne pouvait pas faire machine arrière, en prime, il pensa savoir comment résoudre cela. Mais serait-ce la meilleure des idées. Le jeune homme resta là la demoiselle dans ses bras. Bien concentré sur ses pensées, mais il se reprit un moment. Le temps de comprendre un peu plus la situation, la personne qui lui avait fait ça, peu importe qui cela pourrait être, Saru aller sûrement vouloir se le faire. Question de pimenter sa vie ennuyeuse et faire une bonne action peut être ? La demoiselle vint poser son visage sur l’épaule du jeune homme, Sur l’instant, Saru se contenta de rester rassurant, pour qu’elle ne se sauve pas. En fait elle ne pouvait pas vraiment se sauver, là elle avait besoin d’aller à l’infirmerie. Sur ce point le jeune homme allait insister. Enfin la demoiselle vint à parler, Saru ne posant pas son regard sur elle, il la maintenait dans ses bras.

« On ira à l’infirmerie, si il faut je te porterais. »

Décidant alors de lâcher la demoiselle, Saru lui tendit la main, il n’était pas hésitant, bien entendu cette main tendu était formelle c’était pour voir si elle allait accepter de le suivre ou essayer malgré ses blessures d’aller vers le toit. Dans le fond peu importe le résultat, son point de chute serait l’infirmerie, Saru connaissait ce genre de chose, sa sœur avait passée du temps à l’hôpital pour coup et blessures, rien que le fait de devoir penser à ça, c’était un peu une torture pour le jeune homme. Et il voulait en fait cesser cette torture, si seulement il avait été là au bon moment… Le jeune homme aurait pu changer la donne. Mais le temps passé ne pouvait être revécu.

« Je me prénomme Saru. »

Bien qu’il sembla avoir le regard lassé, la voix de ce dernier ce voulait rassurant, comme le léger sourire qui vint apparaître sur son visage, mais un sourire qui était tout aussi rassurant que sa voix, après tout Saru n’était pas quelqu’un de méchant, bien loin de là. C’était même un peu ce qui pouvait le mener à sa perte sa gentillesse et même si cela ne se voyait pas, le jeune homme était trop gentil dans le fond. Par chance il savait faire la part des choses et des priorités, pour le moment à ses yeux la priorité était d’amener la demoiselle à l’infirmerie. Mais est ce que la demoiselle allait accepter de le suivre, dans tout les cas comme le jeune homme pensait, le point de chute serait l’infirmerie, avant tout il fallait soigner ses blessures avant d’aller prendre l’air. Par contre une chose titilla, elle n’avait pas répondu à la question, alors le jeune homme usant de sa cervelle, il lui demanda mais plus clairement et montrant qu’il avait saisit un peu que ses blessures n’était pas accidentelles.

« Quel est son prénom ? Je ne dirais rien. Je peux te le promettre. »

Effectivement il tenait toujours ses promesses, mais en contre partie, il fallait couvrir le jeune homme des actes qu’il pourrait commettre envers l’individu qui lui avait fait du tord. Même si cela pouvait paraître stupide de sa part, que cela le soit réellement ou non. Saru allait sûrement venger la demoiselle à sa manière.

J'éprouve le besoin d'aller sur le toit pour enfin respirer ; cette peau est devenue trop étroite, comme un linge qui aurait énormément rétrécit lors d'un passage à la machine ; ces coups me donnent l'impression de rétrécir et d'étouffer lentement dans cette vie qui ne semble plus être la mienne. J'éprouve le besoin d'aller sur le toit et de fumer une clope histoire de penser à autre chose que ces blessures. J'aurais sans doute du le faire plus tôt non ? J'aurais sans doute du aller directement sur le toit quitte à prendre le risque de me blesser encore plus en montant les escaliers. Mais la douleur est quelque chose qui me paralyse depuis que Jun m'a montré qu'il pouvait être tout sauf agréable et compréhensif, sympathique et adorable avec moi. Donc maintenant je me retrouve dans ce couloir avec un nouveau dont je ne connais absolument rien, pas même le prénom. Dans un état un peu plus normal que celui-ci... Je ne lui aurait sans doute jamais adressé la parole de toute la scolarité ? Je n'ai d'ailleurs pas encore pensé à faire le premier pas avec les gens de ma classe. Ils me croient probablement tous extraterrestre -ce que je pourrais sans doute simuler avec un peu de chance ?- ou alors muette parce que je n'ai jusqu'ici prononcé aucun mot en leur présence. Il serait sans doute temps ? Quand est-ce qu'il est l'heure d'apprendre à connaître quelqu'un ? Sans doute maintenant, au moment où je vous parle n'est-ce pas ?


J'écoute calmement le nouveau répondre à ma requête par quelque chose qui ne m'enchante pas du tout sur le coup -même si ça m'aiderait énormément- ... Aller à l'infirmerie, quitte à me faire trainer jusqu'à destination en gros. Il ne sait sans doute pas qu'avec le temps, on ne sent plus la douleur, on s'habitue. En ce moment en l’occurrence, elle est toujours présente mais... le toit m'appelle, il me dit de venir fumer une clope et oublier tout ce qu'il s'est passé, il me dit d'oublier mes blessures et je me laisserais presque tenter par l'offre. Presque, vraiment... Le nouveau me tend la main, sans doute pour aller à l'infirmerie ... Et il pense que je vais sagement l'écouté et me présenter là-bas ? Comme ça ? Dans ma tête une voix me dit de faire gaffe... Et si.... Et s'il s'agissait d'un de ces fayot capable de tout rapporter au professeur hn ? Je suis dans la merde si c'est le cas ; enfin, encore plus que je ne le suis déjà techniquement. Je réfléchis pendant un moment ; dans ma tête, si les idées avaient une vitesse, elles iraient à cent à l'heure. J’attrape cette main qu'il me tend sans pour autant avoir l'intention de le suivre à l'infirmerie.


Il s'appelle Saru, il me dit ; je savais que je n'étais pas très loin ! Saru ; à une lettre près, son prénom devient le mien et vice versa. En prononçant son prénom, son visage s'est soudainement mit à sourire. Sourire que je pensais inexistant jusqu'ici. Sourire presque contagieux enfaite ; il n'apparait sur mon visage qu'un court instant avant de disparaître sans que je m'en aperçoive.


Haru - Haru, celle qui te kidnappes pour m'escorter jusqu'au toit... Mah qu'est-ce que ça change si je vais à l'infirmerie plus tard hn ? Je ne vais pas en mourir dans l'immédiat si ça peut te rassurer.


J'essaie d'avoir l'air convaincante mais le moindre contact trop brutal avec quoi que ce soit me rappellerait que je suis gravement blessée et que tout ça n'est pas à prendre à la légère. Ma voix se fait discrète à cause des cours à côté... Lorsqu'il me demande à nouveau ce qu'il s'est passé, maintenant un peu plus calmée que tout à l'heure j'essaie de trouver les mots juste pour expliquer la situation. Je ne sais pas pourquoi je cesse de douter. C'est sans doute les coups qui m'ont rendu un peu idiote ? La chute y est aussi pour quelque chose ? A présent j'évite son regard, attarde celui-ci au niveau du sol et dit alors ;


Haru - C'est mon copain ; mais c'est inutile de faire quoi que ce soit hn... Je suis déjà bien amochée comme ça et je n'ai pas envie que tu te retrouves toi aussi dans les ennuis par ma faute ; à quoi ça t'avancerais de toute façon hn ?

Le contacte de la main de la demoiselle eut un effet étrange, cela lui rappela dans un sens la détresse de sa sœur quand elle avait été frappée. Dans cette optique, il sentit un peu la détresse de cette demoiselle. Mais si il se trompait ? C’était probable, Saru ne voulait pourtant pas se tromper, ne voulant pas faire de mal à cette jeune demoiselle, son intention était simplement pure. Après tout, Saru n’aimait pas causer du tord aux gens, cette demoiselle semblait être une victime, enfin… Cela en été une. Tout ce qu’il voulait savoir sur l’instant c’était de savoir si elle n’avait rien de casser. Dans le fond, le regard plongé sur la main de la demoiselle, il l’observa, le fait qu’elle lui prenne la main était déjà un grand pas apparemment, mais n’étant pas psychologue ou autre, il ne pouvait pas l’affirmer. Ce fut pour cela qu’il garda un instant de silence, un instant assez important, oui car dans ce laps de temps, il écouta la demoiselle se présenter, le prénom de la demoiselle était donc «Haru». Cela lui disait quelque chose, mais ce n’était que trop vague, il n’était là que depuis peu de temps, bien sûr la demoiselle il avait un peu mémorisé qui elle était. Mais son prénom au début il ne l’avait pas en tête. Jusqu’à ce moment de présentation. La demoiselle ajouta un détail, le fait qu’elle le kidnappa pour l’escorter jusqu’au toit. Là aux yeux du jeune homme cela n’était pas possible, la priorité était d'aller à l’infirmerie, l’état de santé de la demoiselle était le plus important. Remettre cela à plus tard serait stupide et idiot. Le jeune Saru ne pouvait pas, ce fut ainsi et sur ce point qu’il prit la décision de répondr, d’une voix plus sérieuse et se voulant marquer l’esprit de la demoiselle.

« On va à l’infirmerie, j’insiste sur ce point. »

Le regard du jeune homme était remplit d’une triste lueur, il avait de la peine. Ne voulant pas forcer la demoiselle, mais le devant… Maintenant il devait absolument savoir qui était la personne qui lui avait fait cela. Les coups qu’elle eut reçut avaient dû être violents. Une violence qu’en son cœur le jeune Saru ne voulait plus voir. Bien qu’intérieurement il était toujours en train de bouillonner à cause de cela. Même si ce n’était pas ses affaires, il ne voulait pas faire intervenir qui que ce soit là dedans. Sachant que ce genre de choses pouvait aller loin. Il prit la direction de l’infirmerie ne lâchant pas pour autant la main de la demoiselle, maintenant elle n’avait plus le choix, Saru ayant détourné son regard d’elle, pour qu’elle ne remarque pas qu’il avait l’envie de mettre cela au clair, réglé cela aux poings contre ce mécréant, effectivement le jeune homme ne pouvait pas agir tout de suite, ni sous les yeux de qui que cela soit. Ne sachant pas quand il allait croiser se type et ne sachant pas à quoi il ressemblait, c’était une chose qui allait peut être pimenté sa vie.

« Tu sais, il n’est pas inutile de faire quelque chose. Et tu devrais le laisser tomber, après si tu aimes te faire maltraiter… Bref, si j’étais toi, je réfléchirais. S'il t’aime, pourquoi lève-t-il la main sur toi ? Si tu ne veux pas répondre je comprendrais.»

Effectivement, les paroles de Saru furent sincères comme toujours. Mais le fait qu’il cherchait à se mêler à ça, ce n’était pas pour affaire personnel, juste qu’il avait besoin de piment dans la vie, mais surtout dû au fait qu’il avait horreur de la maltraitance que la demoiselle devait endurer, même si il ne la connaissait pas… Il ne pouvait pas rester de marbre face à cela ! Gardant la main de la demoiselle, il avança vers cette infirmerie, mais faisant attention à ne pas faire de mal à Haru.

L'idée de kidnapper Saru -soit quelqu'un d'une tête de plus que moi, pesant probablement plus sur la balance et étant sans aucun doute plus fort que moi- est assez comique dans ma tête ; comique parce qu'impossible ; raison pour laquelle les mots entrent en jeu. Et si d'ordinaire je suis assez crédible pour faire croire n'importe quoi à n'importe qui... Visiblement lui, ne prend pas quand je lui dis que je peux encore attendre avant d'aller à l'infirmerie. Sa réponse semble définitive quand il me dit qu'il insiste mais je ne me laisse pas démonter pour autant ;


Haru - Moh ? Mais ... Mais je vais bien, vraiment !


Heureusement qu'il n'est pas capable de voir cette grimace à l'intérieur de ma tête qui accompagne cette phrase ou plutôt ce bonne blague ; non il est clair que ça ne va pas très bien... Mais je crois que je suis capable de tenir ou alors de me manifester si j'en viens à être à l'agonie hn ? Mais il n'en a absolument rien à faire de ce que je pense, il se dirige en direction de l'infirmerie sans m'écouter ce qui fait apparaître cette moue mécontente sur mon visage avant même que j'en ai conscience. Durant un temps indéfini, j'essaie de me libérer de l'emprise que sa main exerce autour de mon poignet mais sans succès. J'abandonne finalement parce que c'est plus douloureux qu'autre chose...


Saru - Tu sais, il n’est pas inutile de faire quelque chose. Et tu devrais le laisser tomber, après si tu aimes te faire maltraiter… Bref, si j’étais toi, je réfléchirais. S'il t’aime, pourquoi lève-t-il la main sur toi ? Si tu ne veux pas répondre je comprendrais.


S'il m'aime, pourquoi est-ce qu'il lève la main sur moi ? Si seulement j'avais la réponse à la question...
Je le regarde alors, sans pour autant voir son visage parce que toujours occupé à trouver l'infirmerie et je cherche une réponse. Vous vous rendez compte ? Je cherche encore à défendre cet abruti... Mais aucune réponse n'arrive à destination et je me retrouve alors silencieuse pendant un moment. Mes pas ralentissent jusqu'à s'arrêter et je lui dit finalement ;


Haru - J'aimerais pouvoir répondre à ta question mais je ne trouve pas de réponse valable... Je sais que je devrais le quitter, j'en ai envie mais j'ai beaucoup trop peur enfaite... P-parce que je suis tout ce qu'il a et qu'il pourrait tuer pour moi mais aussi me tuer si je venais à le quitter comme ça... C'est pas aussi simple ! ...

Plus Ils avancèrent, plus elle sembla se débattre, aux yeux de Saru c’était un peu inutile de se débattre, il avait l’intention de mener la demoiselle à l’infirmerie, on le lui avait demandé. Alors il le ferait. Pas parce qu’on lui avait demandé en fait, juste parce que l’infirmerie était l’endroit le plus sûr pour la demoiselle, le temps que le jeune homme réfléchisse un peu, aussi. Sur le chemin il ne fit que cela, ses questions n’étaient pas inutiles, de surplus il avait déjà ses intentions en tête. La demoiselle lui déclara aller bien, mais ce n’était que du blabla inutile. Sur ce point il ne fallait plus en discuter, Saru savait que les douleurs étaient là, mais pas que physiquement… Le pire devait être pour le cœur de la demoiselle, un cœur que Saru ne pouvait comprendre, et dans le fond, ses réflexions étaient pour essayer de la comprendre. Plus ils avançaient plus il se perdit dans une pensée précise. Était-ce normale de souffrir des coups de la personne qui nous aime ? Non ! Cela le révolta, oui ce n’était pas possible à ses yeux ! La demoiselle devait souffrir intérieurement, cette souffrance il voulait la comprendre, c’était une énigme pour lui. Et cela le resterait peut-être toujours, après tout… Il y avait réellement plus urgent ! Son état de santé.

« Tu sais, ce n’est pas en te laissant dans cet état qu’il s’arrêtera. Le mieux pour le moment est d’aller à l’infirmerie, tu y seras en sécurité. »

Bien que sa voix se voulait rassurante, on pouvait sentir ce coté protecteur. De par sa détermination surtout. Oui certes il était déterminé à l’amener à l’infirmerie, mais pas seulement pour qu’elle soit soignée, pour sa sécurité aussi. Alors que la demoiselle commença à ralentir ses pas, Saru en fit de même, question qu’elle ne soit pas seule. Le regard du jeune homme resta vers le couloir qui menait vers l’infirmerie. Ils n’étaient plus si loin que ça. Alors pourquoi ralentir, il ne chercha pas à comprendre, s’arrêtant alors quand la demoiselle s’arrêta aussi, ne pouvant vraiment pas se permettre de la laissée seule. Saru voulait absolument l’emmener à l’infirmerie, seul lieux où elle peut être soignée correctement. A moins que dans le fond la demoiselle voulait aller à l’hôpital. Mais c’était une chose que notre cher protagoniste ne voulait pas qu'il se produise. Après tout, la violence des hommes ne devrait pas s’abattre sur une demoiselle, voilà ce qu'il pensait au moment où ils s’arrêtèrent. Bien que cela soit une mauvaise idée de s’arrêter, le jeune homme se retourna vers la demoiselle, avec un regard inquiet. Bien entendu Saru était inquiet car elle ne savait pas pourquoi il levait la main sur elle. Sur le moment un soupir pouvait se faire entendre, mais il était léger. Pas le moindre sourire cette fois ci. Le visage du jeune homme pouvait sembler si triste aussi sur l’instant, comme blasé de la vie. Était-ce le cas ? Non, c'est juste que là, il voulait savoir une chose qui lui semblait fort importante. Il n’eut pas le temps de demander, car le fait qu’elle dise que son copain soit prêt à tuer pour l’avoir eut pour effet de lui donner soudainement un air étrange, un air souriant.

« Tu sais, le dernier homme que j’ai connu et qui a frapper une demoiselle, je l’ai massacré. Donc, je ferais tout pour que ton copain tente de me tuer, si tu as une photo de lui, pourrais-tu me le montrer ? Que je lui apprenne ce que ça fait de blesser une demoiselle. Après il n’osera plus lever la main sur qui que ce soit.»

Certes on pouvait sentir un peu dans sa voix que le jeune homme avait réellement l’envie et la détermination de faire ce qu’il disait. L’envie de faire un carnage ? Non… Juste de venger la demoiselle, voir même d’autres demoiselles qu’il aurait put blesser.

Sans en avoir conscience, Saru m'aide énormément en me conduisant à l'infirmerie malgré le fait que je traine des pieds sur le chemin ; il m'aide énormément parce que c'est effrayant dans ma tête ; si tout dépendait de moi... Je crois que je finirai par mourir à cause des blessures infligées parce que tout ce que je veux, c'est pouvoir les oubliées un moment. Je crois que je finirai par mourir si tout dépendait de moi parce que je m'accroche à des promesses qui ne sont finalement pas tenue... Alors secrètement, je lui suis reconnaissante d'être... D'être avec moi et m'empêcher de déconner comme j'ai tant l'habitude de le faire. Mais ce qu'il ne comprend pas c'est que ce n'est pas le fait de me voir dans cet état qui donne à Jun l'envie de lever la main sur moi. Jun est beaucoup trop colérique, beaucoup trop possessif et surtout beaucoup trop violent. Ce qu'il ne comprend pas c'est qu'il se fout de tout, Jun ; il prendrait le risque d'aller en taule pour casser la figure de la personne qui oserait me regarder de travers et prendrait aussi le risque de me tuer si j'envisageais -pas encore quitter mais envisager- de le quitter tout simplement parce qu'il n'a que moi.



Haru - Tu crois vraiment que je me sens en sécurité à l'infirmerie ? C'est mal le connaître alors... Ce qui me sépare de lui c'est une porte qui n'est même pas fermée à clé accompagnée d'un rideau ; ce n'est définitivement pas assez.


Prononcer ces paroles me ramènent à mon dernier accident en date ; je porte ma main libre au niveau de mon coude et songe à la brutalité avec laquelle il m'a finalement poussé dans les escaliers. Je ne me souviens plus pourquoi exactement. Je crois qu'il n'y avait pas de raison valable pour expliquer le geste. Je ne sais plus. Je serre légèrement la main de Saru lorsqu'il m'explique avec le sourire dans quel état s'est retrouvé le dernier type en date qu'il connaisse qui a levé la main sur une femme. Pourquoi les phrases qui suivent me font peur "Donc, je ferai tout pour que ton copain tente de me tuer, si tu as une photo de lui, pourrais-tu me le montrer ? Que je lui apprenne ce que ça fait de blesser une demoiselle. Après il n’osera plus lever la main sur qui que ce soit"... Sans doute parce que l'idée que ces deux là en viennent à se battre est assez effrayante enfaite. Je ne partage pas le sourire présent sur son visage et le regarde avec inquiétude


Haru - Ecoutes, je ne doute pas que tu sois très fort hn... Mais je ne tiens pas à ce que tu prennes le risque et qu'on se retrouve alors tous les deux à squatter l'infirmerie... Pas que ça ne me fasse pas plaisir de te revoir ni rien... Mais dans un décors plus agréable, ce serait sans doute mieux.. Tu vois, ça me fais presque plaisir que quelqu'un prenne la peine de vouloir me protéger, que quelqu'un se soucie réellement de moi... C'est la raison pour laquelle tu ne dois surtout pas faire ce que tu comptes faire. Parce que c'est moi qui vais me mettre à m'inquiéter -et je m'inquiète déjà enfaite- et alors si je me met à m'inquiéter pour toi t'es mal barré parce que j'me fais des films pour rien parfois et j'ai tout le temps besoin de savoir si ça va et tout. Tu vas finir par me détester d'autant m'inquiéter... Tu comprends ?

La demoiselle avait prononcé le fait qu’à l’infirmerie elle ne serait pas en sécurité. Dans un sens le jeune homme pouvait comprendre, ce gaillard pouvait aussi y aller… En serait-il capable de le faire juste pour pouvoir voir si la demoiselle y est ? Peut être. Saru réfléchissait à cela justement, si ce type était si monstrueux que cela, pourquoi ne pas mesurer sa force face à lui ? En fait cela allait être dur car Saru n’était pas quelqu’un de connu dans l’établissement, mais s’il agissait d'aider la demoiselle… L’établissement avait de forte chance d’être retourné dans tous les sens. A moins qu’il ne frappe qu’à un endroit, dans sa tête l’idée y était, mais n’étant pas du genre à attaquer le premier sauf si poussé… Saru avait du mal à imaginer sa rencontre avec ce malfrat qui martyrisait la demoiselle. Notre cher ami voulait reprendre la route vers l’infirmerie, il ne voulait pas rester plus longtemps dans les couloirs, cela n’était que trop suspect et cela pouvait attirer l’attention des professeurs. Mais ne voulant pas faire de mal à la demoiselle, le jeune homme préféra lui dire directement et avec un regard remplis d’une certaine inquiétude.

« Si tu veux éviter le pire, le mieux est l’infirmerie… Je préfère que l’on évite les professeurs. Pour ce qui est de ton copain, je m’en chargerais, je préfère m’assurer qu’il ne te fasse plus rien. »

Par contre la voix de Saru s'était montré, pour une fois, assez effrayante. C’était rare ces moments là. Très rare. Mais il se reprit un instant, un léger « Désolé… » Se fit entendre puis son visage afficha un léger sourire, il se voulait rassurant, ne voulant pas que la demoiselle s’inquiète de trop. Mais à bien regarder c’était Saru qui devait s’inquiéter, si l’amour de la demoiselle devait durer envers ce violent gaillard, qu’allait-elle devenir ? C’était une question qui s’imposa dans la tête de Saru, gardant malgré tout son calme, il reprit la direction vers l’infirmerie, ils n’étaient plus qu’à quelques mètres apparemment. La demoiselle reprit la parole, oui Saru était fort, mais il ne se fiait pas à sa force, il y avait quelque chose d’autres en quoi il se fiait. La demoiselle ne voulait peut être pas qu’il prenne le risque pour elle, mais Saru aimait pimenter sa vie après tout. Ce fut dans l’instant qu’il préféra répondre au lieu de laisser le silence s’installer.

« Laisse-moi t’aider. Et ne crois pas que je vais laisser quelqu’un de violent continuer à courir sans avoir reçut sa leçon… »

Ce fut sur ce dernier mot qu’il se stoppa, regardant la porte de l’infirmerie. De sa main libre il serra alors le poing et le regarda, certes ce n’était pas un fan de violence, mais là, il se sentit obligé d’y aller. La dernière fois il avait envoyé un homme à l’hôpital, et dans le fond, l’idée de devoir se battre à nouveau l’effrayait, mais son cœur disait qu’il le devait, pour aider la demoiselle, à moins qu’il y ai une autre solution. Mais il avait beau chercher une passade diplomatique, il n'arrivait pas à trouver la moindre solution pacifique.

« Tu sais, je resterais avec toi à l’infirmerie si tu veux. Jusqu’à ce que tu ailles mieux. »

J'ai rarement été aussi silencieuse dans mon existence ; j'ai toujours été du genre à faire part de mon avis qu'il soit bon ou mauvais à entendre ; mais maintenant je me retrouve devant un élève que je connais depuis un début de matinée et le verbe connaître est trop grand pour qualifier les étroits liens qui nous lient... Alors pourquoi est-il aussi sympathique avec moi hn ? Pourquoi est-ce qu'il va aussi loin alors que nous ne sommes pas si proches hn ? J'ai rarement été aussi silencieuse dans mon existence ; ce qui m'empêche de parler c'est l'absence de mots dans ma tête. Qu'est-ce que je pourrais bien lui dire alors qu'il est déterminé à m'emmener -ou me trainer- à l'infirmerie ? Qu'est-ce que je pourrais bien lui dire alors qu'il est fortement déterminé à casser la figure de Jun malgré le fait que je ne sois pas consentante en ce qui concerne ce choix là ? Sincèrement, je ne sais pas trop ce que je peux faire ou ce que je peux dire.


Nous sommes maintenant à quelques mètres de l'infirmerie qui va sans doute se transformer en bazzaraurium si quelqu'un informe Jun de ma présence là-bas. Silencieusement j'espère que personne ne lui dira où je me trouve. Silencieusement je m'inquiète, même s'il essaie du mieux qu'il peut d'être rassurant. Mes pas ralentissent histoire de retarder l'échéance parce que curieusement en essayant de m'imaginer la situation si Jun était à l'infirmerie ; je n'arrive pas à voir les choses se régler de façon calmes et posées... Mah de toutes manières il n'est pas à l'infirmerie hn ; il n'est jamais à l'infirmerie sauf quand il a la miraculeuse idée de se battre avec des étudiants du lycée. Mais ce n'est jamais le plus amoché des deux, jamais.


Saru - Tu sais, je resterais avec toi à l’infirmerie si tu veux. Jusqu’à ce que tu ailles mieux.


J'étais tentée depuis le départ de lui demander ; oui, depuis le départ mais maintenant la question est aussi grosse qu'une maison dans ma tête. Alors à nouveau je marque une pause dans notre chemin dont la destination n'est qu'à quelques pas maintenant. Mes yeux doivent sans doute me trahir ; je n'arrive pas à cacher l'inquiétude, elle déborde à travers mes yeux.


Haru - Dis... Pourquoi est-ce que tu fais ça pour moi hn ?