Une journée ensoleillée venait de commencer. Je marchai à présent, dans une rue, pas loin du lycée. C'est-à-dire que j'avais juste besoin de prendre l'air. Entre mes bagages et mes parents qui n'arrêtaient pas de me harceler avec leur lettre, je ne pouvais être en paix. Je me rappelai de certains moments avec ma petite sœur. On avait l'habitude de se promener dans la rue, sans raison. Parfois, nos parents nous laissaient sortir, comme ça. Alors, j'emmenai ma petite sœur partout où elle voulait. On s'amusait bien ! C'était le bon temps, si je puis dire... Certaines filles, sur le chemin, se retournaient pour murmurer certaines choses en me voyant. Je pouvais les entendre d'ici: c'était surtout des « T'as vu celui-là . » « Il est beau, non . ». Certes, c'était assez plaisant mais même dans mon ancienne ville, c'était pareil donc bon... Je marchai toujours, jusqu'à arriver un endroit fort intéressant: une plage. Il y avait quelques personnes mais ce n'était pas bondé. Sur un coup de tête et en me disant « Pourquoi pas ? », je descendis sur cette plage sableuse. Son jaune pâle brillait un peu trop fort, à cause du soleil. L'océan bleu brillait aussi. Ses vagues claquaient et montaient parfois sur le sable. Je m'assis, en mettant ma veste sous mes fesses, et commençai à regarder au loin. Puis, je regardai autour de moi. Il y avait beaucoup de filles qui étaient en maillot de bain: elles étaient très jolies et resplendissantes. Mais une fille retint mon attention: elle était habillée normalement, comme une personne normale et était sous un parasol. Elle regardait l'horizon. Je me demandai parfois si elle le regardait mélancoliquement ou si c'était son regard de d'habitude. Là, un vent légèrement froid vint se frotter à ma joue ; je frissonnai de froid. Alors, je me relevai et allai vers cette jeune fille seule. Je me mis devant elle et la regardai.

« Salut ! Tu ne profites pas de la mer ? » avais-je demandé d'un ton joueur.

A vrai dire, même si j'étais un gros joueur, je voulais parler aux gens. J'aimais beaucoup parler: même si ça agaçait les gens au bout d'un moment. Alors j'avais cessé et on me prenait pour un asocial... Faudrait savoir tout de même. Les gens auront toujours une critique sur vous, malgré le changement que vous faîtes. Mais bien décidé tout de même, j'avais envie de jouer. Oui jouer avec les mots était mon petit plaisir quotidien.
Après avoir demandé cela, je m'assis à côté d'elle, même si ça la dérangeait. Je faisais pareil qu'elle: je regardai l'horizon. C'est vrai que si on voulait avoir de l'inspiration pour écrire ou jouer, on pouvait venir ici. Inconsciemment, je me mis à me balancer de gauche à droite, comme si j'étais entrainé par quelque chose. Puis, me souvenant des personnes autour de moi, je m'arrêtai. J'ébouriffai mes cheveux et reparlai. Après tout, j'aime jouer.

« Dis donc, je voudrais savoir, pourquoi tu fixes l'horizon comme ça ? »

C'était pour démarrer une nouvelle conversation. Je ne pense pas que ça m'intéresse.

Il était tôt ce matin là quand je décidai d'aller à la plage.
C'était une journée où je n'avais pas grand chose à faire et, au lieu de passer du temps avec mes amis, j'avais décidé de sortir seule.
Je m'étais réveillée avec un sentiment de nostalgie ce matin, mais nostalgie de quoi?
On ne peut pas dire que ma vie d'avant était très reluisante. Toujours est-il qu'il y a des jours comme ça où l'ont sent qu'on a besoin d'être seule.
J'adorais la plage, l'ambiance qui régnait autour de la mer et sentir le vent dans mes cheveux, je décidai donc d' y aller.

Je mis mon maillot de bain en dessous d'un short et d'un débardeur ample.
J'avais regardé par la fenêtre et, vu le grand soleil qu'il y avait, j'ai décidé de prendre un parasol.
Je ne savais pas trop combien de temps j'allais y resté je décidai donc de prendre de quoi dessiner, pas que je sois une grande artiste mais ça m'aidait à m'évader et à me vider la tête.
Je mis une serviette dans mon sac au cas où j'aurais l'envie de me baigner et sortit de la chambre.

Je marchai dans la rue, je prenais mon temps. Il n'y avait pas grand monde en ville à cette heure là, j'avais donc de grande chance de ne pas être embêtée par trop de population sur la plage.
Je débouchai enfin sur un petit sentier en sable, on commençait à sentir l'odeur de la mer.
A la fin du sentier se trouvait la plage, comme je l'avais prévu il n'y avait presque personne, juste quelques personnes entrain de courir. La mer était vraiment magnifique aujourd'hui et, bien qu'il soit encore très tôt, la journée s'annonçait très belle.

Je posai ma serviette sur le sol et commençai par m'allonger dessus tout en gardant mes vêtements. Il ne faisait pas encore très chaud je ne mis donc pas tout de suite le parasol, profitant du soleil pour me réchauffer.
Je m'étais endormie en écoutant de la musique dans mon mp3 et, quand je me réveillai une heure plus tard, d'une part ma peau avait déjà commencé à rougir et d'autre part la plage c'était bien remplie.
J’ouvris mon parasol et me mis à observer les personnes sur la plage.

De nombreuses filles en bikini se "pavanait" en rigolant ouvertement et, étrangement, le faisait beaucoup plus quand elles passaient à proximité des garçons.
Ceux-ci jouait avec un ballon sans vraiment se préoccuper des adolescentes en manque d'attention. C'était ce que j'aimais chez les hommes, en général ils ne calculaient pas tout ce qu'ils faisaient, ils étaient spontanés et ne se posaient pas 20000 questions avant d'agir.
Je me mis à observer la mer et l'horizon, je repensait à ma vie d'avant et mon comportement. J'avais toujours aimé être en compagnie des garçons plus que celle des filles, on pouvait dire que j'étais un peu garçon manqué à une époque.
Toutefois à l'adolescence, tout avait changé, je m'étais mise à être adict aux sensations fortes que ce soit dans le sport où dans mes relations. Je ne croyait qu'en la passion et m'était mise à jouer avec beaucoup de monde. A la fin, j'avais du mal à avoir des relations normales, à être moi même, et celà, même dans mes relations amicales.

Bref je pensais à tout ça et, ayant le regard perdu dans le vide et le cerveau occupé ailleurs, je n'avais pas entendu une personne arrivée.
Un garçon se planta devant moi et me posa une question.

« Salut ! Tu ne profites pas de la mer ? »

Il avait employé un ton qui n'étais pas vraiment innocent et je me suis demandé si ce n'était pas un dragueur un peu lourdingue. Cependant, je n'étais jamais hostile aux nouvelles rencontre et je commençais à en avoir marre de broyer du noir sans raison. Cela ne me dérengea pas plus que ça quand il s'assit à côté de moi et qu'il se mit à regarder l'horizon. Il faut dire que je venais de me réveiller quelques minutes auparavant et que mon esprit était encore un peu embrouillé, cette scène me semblait donc un peu iréelle.

Je n'avais pas encore répondu mais je n'avais pas l'impression que ça le dérangeait plus que ça. Je l'observai, il était plutôt beau garçon mais assez intrigeant. Il se mit tout à coup à se balancer comme si il suivait le rythme d'une quelquonque musique. Il se retourna vers moi et me posa une question étrange étant donné la situation.

« Dis donc, je voudrais savoir, pourquoi tu fixes l'horizon comme ça ? »

Je le regardai, me demandant pourquoi cela l'intéressait et me décidai à lui répondre honnêtement.

"Je profiterai de la mer quand j'en aurais envie."
Je n'avais pas dit celà sur un ton blessant mais plutôt neutre, je ne voyais pas en quoi cela pouvait intéresser quelqun si je me baignais ou non.

*Sauf si il voulait vraiment me voir en bikini*
Je me mis à sourire, nan ça ne devait pas être ça vu toute les autres filles présente sur la plage.
Je me penchai sur sa deuxième question.

"J'aime regarder ce paysage, ça me détend et me donne envie de m'améliorer en quelques sorte. mais je sais pas si tu comprend ce que je veux dire..."

Je ne sais pas vraiment pourquoi j'avais répondu aussi sincèrement, encore une de mes pulsions qui tendent à me trouver quelqu’un qui me comprendrait alors que je ne me comprend pas moi même.
Enfin bref ça devait me donner un air plutôt bizarre.
Un coup de vent me fit frissonner et me remit un peu les idées en place.

" Et toi, qu'est ce qui t'as fait venir vers moi alors qu'il y a plein de jolie minette qui n'attendrait que ça?"
Je n'avais toujours pas dit ça pour lancer une pique, mais juste pour ma curiosité personnelle.

hrp:

Spoiler:

À l'horizon, les terres me paraissaient très lointaines. J'avais l'impression d'être dans une espèce de bulle où rien ne pouvait me déranger. Pourtant, j'avais commencé à discuter avec la jeune fille qui était à côté de moi, mais c'était juste pour lancer une conversation: rien de plus. Les filles sont plus ou moins étranges quand même ; elles changent d'avis sur un coup de tête parfois, ou paraissent froides mais au fond, sont gentilles comme un agneau. Ça a toujours été un mystère pour moi : d'ailleurs, c'est pour ça que je me suis mis à jouer. À être dans mon petit monde. Après tout, personne ne sait ce que dira l'autre et ce que pense l'autre. Encore un mystère à percer. Mais pendant que je pensais, j'entendis la jeune fille me répondre, d'un ton banal même à la limite du « Tu fous quoi là toi . ».
Enfin bon: "Je profiterai de la mer quand j'en aurais envie." Bam ! Dis donc, elle choisit ses mots avec soin ou quoi . J'aimerais, pour ma première rencontre, ne pas à avoir à me faire des ennemis. Peut-être qu'elle sera plus gentille, si je la connaissais un peu mieux. Mais, j'aimerai bien savoir à ce qu'elle pensait : elle restait inerte. C'était assez difficile de savoir à quoi elle pensait.
Mais, elle ressortit une autre phrase à la suite: "J'aime regarder ce paysage, ça me détend et me donne envie de m'améliorer en quelques sorte. mais je sais pas si tu comprend ce que je veux dire..." Je me penchai plus sur la signification de cette phrase. De s'améliorer à quoi . À la vie ? À ses passions ? Pleins de question défilèrent dans ma tête. C'est sur que je ne comprenais pas ce qu'elle disait... Quoi que... Moi aussi, pourquoi j'étais venu à la plage ? Car ça me rappelait ma petite sœur sans défense . C'était peut-être aussi pour m'améliorer à certaines choses aussi...
Je soupirai et tendis l'oreille à ce qu'elle disait maintenant: " Et toi, qu'est ce qui t'as fait venir vers moi alors qu'il y a plein de jolie minette qui n'attendrait que ça?" Ah ! Maintenant nous sommes au cœur du sujet. Je retournai ma tête vers elle en ayant un petit sourire.

« Parfois, quand je regarde ce paysage, certaines questions défilent dans ma tête. Des questions de mon passé... Enfin bref, ne soyons pas si mélancolique. Pourquoi suis-je venu vers toi ? Tu avais un air solitaire, ça m'a beaucoup intrigué. Les jolies minettes, comme tu dis, ne m'intriguent pas. Elles ne pensent qu'aux mecs et n'ont qu'une envie: avoir un petit ami. Ça m'effraie un peu. »

Je rigolai. Pas un rire de joie, mais un rire entre nerveux et effrayé. Je repris.

« Et puis, j'avais l'impression qu'on pouvait se comprendre sur certaines choses... »

J'aimerais beaucoup rencontrer une personne qui pourrait me comprendre sur certaines choses. Je n'ai plus envie de jouer, maintenant. Cela n'en vaut même plus la peine Je dirigeai mon regard vers l'horizon et restai silencieux, attendant une réponse de la part de cette jeune fille.

Honnêtement, je ne savais pas pourquoi j'avais répondu si sincèrement, j'avais horreur de me dévoiler et j'attendais les réactions du jeune homme avec appréhension.
Toutefois j'avais l'impression qu'il avait comprit ce que je venais de dire d'une certaine façon, même si il ne connaissait rien de moi.
Ma dernière question qui visait à revenir dans une conversation plus légère fit son travail et le garçon me sourit en me répondant: « Parfois, quand je regarde ce paysage, certaines questions défilent dans ma tête. Des questions de mon passé... Enfin bref, ne soyons pas si mélancolique. Pourquoi suis-je venu vers toi ? Tu avais un air solitaire, ça m'a beaucoup intrigué. Les jolies minettes, comme tu dis, ne m'intriguent pas. Elles ne pensent qu'aux mecs et n'ont qu'une envie: avoir un petit ami. Ça m'effraie un peu. »

Je suis quelqu’un de très sociable en générale mais aujourd'hui j'avais envie d'être seule. Cependant, c'est vrai qu'une fille de mon âge seule sur la plage était inhabituel. Apparemment il était venu à la plage pour les mêmes raisons que moi ce qui rendait encore plus étrange le fait qu'on se retrouve les deux comme ça à parler. La fin de sa phrase m’intriguait un peu.

"Qu'est ce qui te fais peur là dedans? Le fait d'avoir une vrai relation ou juste le fait d'être dragué sans arrêt par des filles qui se contenteraient de n'importe qui?"

Je le regardai avec mes grand yeux vert, j'en oubliais ce qui nous entourerait et mon but de la journée qui était de me vider la tête seule. Une rencontre intéressante en valait le coup.
Soudain mon voisin dit: « Et puis, j'avais l'impression qu'on pouvait se comprendre sur certaines choses... »

Je lui sourit mais ne répondis pas à sa remarque car je ne savais pas vraiment quoi répondre à ça. C'était également mon impression et j'étais sure qu'on avait plus de choses en commun que je ne voulais bien l'avouer pour l'instant mais je ne préférais pas trop faire confiance à mes premières impressions.

En réalité, cette rencontre avait éveillée ma curiosité, j'attendais donc de continuer notre discussion avec une impatience que je n'avais pas ressentit depuis quelques temps.

J'essayais de mettre mes cheveux en bataille derrière mes oreilles pour mieux voir le paysage car avec le vent je ne voyais plus rien.
Je décidais de fermer le parasol et de m'allonger sur le dos avec mes lunettes pour profiter du soleil tout en discutant avec mon voisin.
Finalement parler avec quelqu'un était peut-être ce dont j'avais besoin.
Même si la question que j'avais posé était personnelle, le garçon me répondit:

« Ce n'est pas que ça me fait peur mais... J'en tire vraiment une mauvaise expérience ! Ni l'un ni l'autre ne me fait peur... Juste que... »

Apparemment il n'était pas contre les relations sérieuse mais c'est juste qu'elles avaient dû mal se passer.
Avec la fin de sa phrase je compris qu'il ne voulait pas s'éterniser sur le sujet et passer à autre chose. Cela ne me gênais pas du tout, je n'étais pas du genre à torturer les gens pour mon plaisir personnel. Quoi que...
Pour changer de sujet, le jeune homme me posa une question:

« Mais au fait... J'ai une question ! Pourquoi viens-tu ici toute seule ? Enfin, je sais que tu aimes regarder le paysage, je te comprends, mais... N'as-tu pas d'amies ? »

Est-ce que j'avais l'air alone à ce point? Je sais que techniquement les filles se déplacent en bande mais quand même!

"Je suis arrivée au pensionnat de cette ville il y a quelques semaines. Bien sur, j'ai déjà fait la connaissance de pas mal de monde et je me suis fais quelques potes! Pour moi être amis ça demande plus que ça..."

J'ai toujours eu beaucoup de monde autour de moi, des potes, des personnes qui cherchaient ma présence parce que j'avais l'air "cool". Cependant les vrais amis c'était plus rare et j'avais du mal à faire entrer les gens dans ma vie personnelle. Je reportai mon attention sur le garçon qui n'arrêtait pas d’ébouriffer ses cheveux, ça lui donnait un air assez sauvage. Mais je n'avais pas répondu à sa question.

" J'avais besoin d'une journée loin du pensionnat et des personnes que je connais, sans raison, juste pour être tranquille. Pas que la présence des autres me gêne! C'est juste comme ça.."

J'avais fermée les yeux pour ne pas trop être éblouie par le soleil que je sentais réchauffer ma peau. Je commençais à avoir l'envie de me baigner, mais j'attendis encore un peu.

" Mais toi aussi tu es venus tout seul? comment ça se fait?"

Mes pensées divaguaient un peu partout, laissant une légère trace dans ma tête. J'en avais un peu marre de penser à toutes ces choses. D'ailleurs, en regardant les couleurs de l'horizon, je me rappelle de la première fois où j'ai touché la peinture. C'était magique ! J'essayai de représenter le coucher de soleil... Humoristique, non ? Et bah, j'avais fais un gribouillis ! Tout massacré, tout moche ! Mais j'avais bien rigolé quand même. La jeune fille à côté de moi -je ne sais pas si je devais la considérer comme une camarade maintenant- commença à parler. Je crois que j'avais lancé un sujet un peu trop dur: "Je suis arrivée au pensionnat de cette ville il y a quelques semaines. Bien sur, j'ai déjà fait la connaissance de pas mal de monde et je me suis fais quelques potes! Pour moi être amis ça demande plus que ça..."
Effectivement, j'avais bien raison ! Elle aussi, était arrivée il n'y avait pas si longtemps que ça. La dernière phrase me laissait du suspense. Je voulais en savoir un peu plus sur elle, un peu plus de ce qu'est « être amis ». Mais tandis que je pensais, elle parla de nouveau: " J'avais besoin d'une journée loin du pensionnat et des personnes que je connais, sans raison, juste pour être tranquille. Pas que la présence des autres me gêne! C'est juste comme ça..." Dis donc, nous avons beaucoup de points communs. Je crois que je vais laisser tomber mon allure de joueur et passait l'étape suivante ! Je tournai la tête vers la jeune fille: elle fermait les yeux, surement éblouie par un soleil bien trop fort: " Mais toi aussi tu es venus tout seul? comment ça se fait?" Je la regardai encore. J'abordai un sourire assez raisonnable, puis lui répondit.

« Ah toi aussi, être amis ça demande bien plus que ça ! Je suis un peu comme toi, demandant à avoir un ami exceptionnel mais sans qu'il soit parfait, je rigolai puis reprit, pourquoi je suis venu seul ? Hmm... Je pense que j'avais besoin de prendre l'air... Mon arrivé au pensionnat, est très récente. Alors, je n'ai pas beaucoup d'amis et j'avais besoin de me changer les idées... Je viens de m'en rendre compte, mais nous avons beaucoup de points communs ! »

Je rigolai encore, puis ébouriffai mes yeux pour la... Centième fois ? Non sérieusement, je n'en ai aucune idée.

« Et au fait, tu as quel âge ? »

Question un peu indiscrète, je l'avoue.

En répondant au garçon, je me mis à repenser à quelques moment de mon passé.
J'avais vécus 2 ans toute seule dans un appartement en plein centre ville pour ne plus avoir à me sentir mal à l'aise avec ma famille. Durant ces 2 ans, mon appartement était devenu comme un squat' pour n'importe qui, il y avait tout le temps du mouvement et je n'étais jamais seule.
Pourtant je m'étais rendue compte qu'au final, je n'avais personne qui serait là si j'avais besoin d'eux. En gros, je n'avais pas de vrai amis. Et le peu de personne qui m'avaient écrite depuis mon arrivée au pensionnat confirmait cela. Il fallait sûrement que je me remette en question aussi...

Le jeune homme me sourit et répondit à ma question :

« Ah toi aussi, être amis ça demande bien plus que ça ! Je suis un peu comme toi, demandant à avoir un ami exceptionnel mais sans qu'il soit parfait, je rigolai puis reprit, pourquoi je suis venu seul ? Hmm... Je pense que j'avais besoin de prendre l'air... Mon arrivé au pensionnat, est très récente. Alors, je n'ai pas beaucoup d'amis et j'avais besoin de me changer les idées... Je viens de m'en rendre compte, mais nous avons beaucoup de points communs ! »

Apparemment il était d'accord sur le fait qu'être ami est vraiment quelque chose d'important et qu'il ne faut pas prendre à la légère. Sa dernière remarque me fit sourire, en effet nous avions apparemment pleins de chose en communs. un "ami exceptionnel"? C'est probablement ce dont j'ai besoin en ce moment, c'est une idée qui me plaisait, je n'en avais plus eu depuis un certain temps.
Tout à coup le garçon reposa une question. J'avais un peu tendance à me perdre dans mes pensées durant cette conversation.

« Et au fait, tu as quel âge ? »

J'étais un peu surprise de cette question, non parce qu’elle était indiscrète, cela ne me dérangeait pas du tout. Cependant depuis le début de notre question nous ne nous étions même pas présenté et je venais de m'en apercevoir.

"J'ai 18 ans, je suis en dernière année au pensionnat, et toi? Mais plus important..."

Je me remis assise face au jeune homme et le regardai pour la jouer solennelle tout en souriant.

"Moi c'est Reira, enchantée de faire ta connaissance!"

Cela m'amusait beaucoup que nous avions parlé de tant chose sans pensé à nous présenter. J'attendais donc d'enfin connaitre le prénom du jeune homme en face de moi.