La douce brise te caresse la peau, l'épais nuage blanc qui s'est formée devant toi, sur cette vitre transparente qui te permet de voir les lumières de la ville. Elle te plaisent, ces lumières-là, qui éclaire cette ville que tu aimes tant, que tu adores. Ce signe de liberté. Oh oui, cette ville, celle que tu admires ce soir-là, assise devant la fenêtre close, les volets ouvert et la buée sur cette dernière. Cette ville t'a accueillis et maintenant tu regrettes.

Assise là, les bras croisés, tu as l'impression de rêver. Comme si tu n'étais plus toi, comme si tu étais l'un de ces papillons que tu chassais étant petite, ces papillons qui ne vivait qu'une nuit, qu'une journée et qui finissait par s'abandonner aux bras de Dame Nature pour un dernier souffle, un dernier soupire. Ce rêve te semble simplement plus long alors tu fermes tes yeux, puis tu espères, dans un soupire, tu pris pour que l'on te libère, pour que tes parents ne t'ai pas mentis, pour qu'ils ne se soient pas préparé mais, malgré tous tes rêves, tu sais que ce n'est que la simple réalité.

Doucement, lentement, tu t'endors sur cette chaise. Une position peu confortable mais, Morphée t'attends, au delà du pays des vivants. Puis lorsque tu rouvres les yeux, le soleil ne t'a pas attendu ; il s'est levé, lui, dès qu'il le pouvait. Il a éclairé le monde de sa plus belle, de sa plus douce lumière et à rendu des tas de personnes joyeuses tandis que tu dormais, tu t'acharnais à rêver, à rêver de ta vie passer. Et quand tu t'es réveillé, ce matin-là, le paysage avait changer, la buée bien encrée dans la vide laissait apparaître une magnifique étoile qui semblait scintiller de part le lampadaire encore allumé derrière ta vitre transparente.

Puis tu te relèves de cette chaise, tu décides de prendre les choses un peu en main.. Mais tout te semble encore flou, ton esprit est embrumé ; est-ce que tu dois réellement te lever ? Est-ce que tu dois affronté une nouvelle journée loin des tiens ? Est-ce que tu penses que tu peux essayer, trouver le courage, au fond de toi même d'y arriver ? Bien sûr que non. Tu es trop jeune, trop faible ; tes espoirs sont déjà brisés, tu le sais, mais tu penses encore pouvoir réussir à les remettre ensemble. Tu n'as plus qu'un but, une envie.

*
* *

Tomoe en a drôlement marre d'attendre. Elle regarde ses mains, contemple longuement sa peau porcelaine ; elle à l'impression d'être une poupée, trop fragile pour sortir. L'une de ces poupées que l'on garde au placard jusqu'à que l'âge adulte soit atteint et qu'on puisse se permettre de l'exposé sur une étagère. Sa peau porcelaine, elle y était habituée et très attachée. Sa peau avait la senteur délectant de la vanille pure. C'était sa senteur naturelle, la même que celle qu'avait sa mère et cela la rendait heureuse ; sa mère, au moins, elle s'en souvenait tous les soirs lorsqu'elle se retrouvait face à elle-même en sortant de la douche.

Son visage ressemblait presque trait pour trait à celui de sa mère... Qu'est-ce qu'elle avait de son père ? Regardant fixement dans le miroir qui lui faisait face alors qu'elle enfilait son grand manteau noir, Tomoe se le demanda. Est-ce qu'il était réellement son père, au moins ? Jamais, jusqu'à ce fameux jour, elle n'avait douter de cela et surtout comme cela. Toutefois, à présent, le doute était omniprésent. Après avoir mit autour d'elle son manteau et de l'avoir fermé, Tomoe enroula son écharpe noir autour de son cou et sortit. Elle allait en direction de son établissement scolaire, son sac tenait sur le bout de ses doigts qui ne forçaient presque pas tant il était léger en ce débute de journée.

L'épuisement accumulé par Tomoe l'avait poussée à s'endormir sur une chaise la veille et depuis, rien ne semblait aller. Mais, être négatif n'était pas dans les habitudes de Tomoe et ce n'est pas maintenant que ça allait commencer. Ses parents s'étaient séparés pour mieux se retrouver plus tard !

Un bref sourire se mit à s'accrocher à ses lèvres. « Sourire d'espoir » tandis qu'elle marchait joyeusement sur les dalles qui longeaient le trottoirs en bas de l'immeuble où elle avait passé sa nuit, avec son frère qui, juste pour cette fois-ci, l'avait accueillit chez lui et chez sa femme, Cate, une française plutôt belle et très intelligente parlant couramment le français et qui n'hésitait pas à donner des cours de langue à Tomoe. Cette femme l'avait toujours intéresser, elle était très étrange et les raisons pour lesquelles elle avait était « poussée » à rencontrer son frère était des plus étranges. Elle ne souhaitait jamais en parlait mais, dès qu'elle y pensait, elle souriait en regardant son mari afin de se donner un peu de courage. Tomoe regardait alors le couple sans se poser de questions.

C'est ainsi que quelques minutes à peine après être sortit de l'immense bâtiment où elle avait loger le temps d'une nuit, Tomoe se retrouva à l'entrée de son établissement scolaire. Le vent fit voler ses cheveux tout autour de son visage, caressant brièvement ses joues rosées par le froid et son petit nez dont le bout était rouge. Sa main, sans qu'elle le veuille – veux réflexe oblige – s'était glissée sous l'autre et elles supportaient ensemble le poids du sac de cour contenant tous les livres de cour pour la journée.

Impatiente, Tomoe attendait devant le portail qui la séparait de l'établissement scolaire. Qu'est-ce qu'elle attendait au juste ? Rien... Elle n'attendait rien, toutefois, elle restait planté là comme si c'était sa destinée. Lui revint en tête les événements arrivé hier, ses parents, le divorce. Les élèves se succédèrent à ses côtés, attendant patiemment que le passage se dégage de la masse d'élève qui était arrivé au même moment pour pouvoir commencer les cours. Ce matin-là, Tomoe n'avait pas cour et d'ailleurs, elle n'avait pas envie d'y aller. Sécher.. Ses parents comprendraient parfaitement, son frère – son présent tuteur légale – comprendrait sans doute aussi. Glissant doucement sa langue humide sur ses pâles lèvres roses, Tomoe humidifia ses dernières en remarquant un visage doux et une chevelure blonde qui s'extirpait de la foule.

* J'veux pas tout recommencer... Pas une nouvelle fois. Pas sans elles. *

Mary était effrayée. Elle refusait d'avancer. Elle ne voulait pas. Et pourtant, elle était déjà là, seulement à quelques mètres du portail, la boule au ventre et le coeur battant à cent à l'heure. Elle s'était promis de faire des efforts et maintenant encore, elle en était incapable. Dès qu'elle tentait de prendre son courage à deux mains, elle le perdait aussitôt, pourtant, cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus eu cette sensation et qu'elle était ' optimiste ' mais elle n'y arrivait pas, ses pieds ne bougeaient pas. Combien même son envie était forte, sa peur prenait le dessus. Elle inspira plusieurs fois, dans l'espoir de trouver la force d'avancer, et finit par se laisser emporter par toute la foule.

* Est-ce que j'y arriverais ? *

La jeune fille n'était sûre de rien et encore moins de sa capacité à surmonter sa plus grande peur : la solitude. Et si jamais, elle finissait par redevenir seule ? Serait-elle capable de le supporter ? Elle ne savait pas. Mais étrangement, plus elle avançait, plus elle se sentait rassurée, confiante. Elle avait cette impression qu'il y aura forcément des gens qui pourraient la ' libérer '. Un sourire finit par apparaître sur son visage. Mary remarqua enfin qu'elle était étouffée par toute cette masse de personnes qui s'empressait d'aller vers le bâtiment. Elle finit par s'extirper discrètement en s'efforçant de traîner sa valise. Elle balaya du regard les élèves se bousculant entre eux. Elle finit par tomber sur une jeune fille qui semblait elle-aussi éviter la foule et qui la regardait aussi. Mary se dirigea vers elle avec beaucoup plus d'assurance qu'auparavant et lui adressa un sourire.

- Bonjour !

Tomoe se mit à contempler son appareil photo, pensive. Cet appareil-là, c'était tout ce qui pouvait la motiver à rentrer dans un nouvel établissement scolaire qu'elle ne connaissait pas. Après avoir relever les yeux, elle croisa le regard d'une personne qui s'approchait d'elle. Presque instantanément - habituée à ce qu'on l'ignore - Tomoe regarda tout autour d'elle ; elle se demandait après qui en avait la jeune blonde - très belle, au passage - qui s'approchait à petits pas. La foule présente, il était impossible de savoir à qui s'adressait son regard. Finalement, Tomoe la réponse ; de l'attente pour rien. La jeune femme voulait lui parler à elle.

- Bonjour !

N'ayant entendu que le bonjour ; seul mot qu'avait prononcé la demoiselle, Tomoe l'entraîna quelque peu à l'écart des autres.

- Bon...Bonjour, mademoiselle.

Dit-elle tout en inclinant son buste en avant en guise de signe de politesse. Tomoe se redresse par la suite, le stress est toujours présent mais, cette fois-ci, il est moins ressentit. Elle la regarde fixement, puis, elle se remet à parler.

- E..est-ce que je pourrais vous demander de vous prendre en photo ? Mademoiselle...

Elle insiste bien sur le mademoiselle alors que ses mains se porte à son appareil photo. Son visage, jolie, ses traits aussi simple que fin et sa chevelure font rêver Tomoe qui n'a qu'une envie ; la prendre en photo. Son regard se repose sur la "foule" bien moins présente. Le bruit n'a aucunement quitter les lieux mais, moins fort, il n'empêchera aucunement la discussion entre les deux femmes.

- I..mpolie. Pardonnez-moi ! Je me nome Hatsue Tomoe, je suis ravie de faire votre connaissance.

Dit-elle tout doucement, comme si c'était un secret, alors que ses yeux se reposent sur elle.

[HRP : Ce n'est pas grave du tout, je comprends même x) Fait ce que tu peux, ce sera déjà pas mal ! ]

Mary fut quelque peu surprise lorsqu'elle l'entraîna à l'écart de toute cette agitation mais cela ne la gênait pas, au contraire. Lorsque cette jeune fille prit finalement la parole, elle semblait intimidée. Mary adressa un sourire à son égard, tentant de la rassurer du mieux qu'elle pouvait.

- Pas besoin d'autant de politesse ! Après tout, on doit avoir à peu près le même âge.

Mary essayait tant bien que mal de ne pas trop la brusquer et de la mettre à l'aise. A la demande de la photo, son regard se tourna dans tous les sens à la recherche d'une personne se trouvant à côté d'elles mais le visage de cette jeune fille fixait celui de Mary.

- Moi ?

Elle trouvait que cette demoiselle était bien plus belle et mignonne, même sa façon de parler était adorable et pourtant, c'était à elle qu'elle demandait ça. Elle ne savait pas réellement quoi répondre et n'était pas totalement sûre. Et si jamais, cette demande ne lui était pas adressé ?
Rapidement, la jeune fille se prénommant Hatsune Tomoe se confondit en excuse, cela confirma ses doutes. Mary se sentit elle aussi un peu gênée.

- Ah euh... Ne vous en faîtes pas. Enchantée Tomoe, je peux vous appeler ainsi ? Je m'appelle Mary Lewis !

Elle n'était pas du tout habituée à ce genre de demande, mais après tout, pourquoi pas ?

Tomoe se mit en place, souriant à la jeune fille qui acceptait de lui servir de modèle. Elle était très contente ! Son tout premier modèle en tant qu'humain ! Jusqu'ici elle n'avait photographié que des paysages ainsi que des animaux, parfois, elle avait aussi pris des objets ancien en photo mais, jamais des humains.

- Ah euh... Ne vous en faîtes pas. Enchantée Tomoe, je peux vous appeler ainsi ? Je m'appelle Mary Lewis !

À ces mots, Tomoe avait sourit de plus belle et s'était reculée d'un nouveau pas, serrant entre ses mains l'appareil photo de superbe qualité qu'elle possédait. Tomoe appuya sur le bouton, déclenchant alors l'objectif, et le flash apparut et prit une première photo de la jeune femme ; ce n'était que pour mettre en marche l'appareil, la photo n'avait pas bien était cadrée. Après quelques secondes, Tomoe cadra donc la photo, mis l'angle comme il le fallait et pris une seconde photo de cette Mary.

- Il n'y a plus personne, tu as vu ?

Tomoe regardait en direction de la cour ; les élèves s'étaient rassemblés en masse. La première sonnerie retentit mais, Tomoe ne réagis pas. Elle ne commençait que tard ce matin et avait tout le temps de profiter de sa journée.

- Tu as cours à quelle heure ?