Je me suis installée dans ma chambre hier, j'en ai d'ailleurs profité pour me reposer après avoir fait la connaissance de mes deux colocataires. Autant dire que c'était une journée assez mouvementée. Aujourd'hui, j'avais encore une journée libre. J'en profitai pour visiter un peu l'académie dans chaque recoin. C'était encore le matin, il devait être 9h et tous les autres élèves devaient être en cours. A vrai dire, j'étais fatiguée Ainsi, personne n'était présent chose qui ne me déplaisait pas : je serai ainsi tranquille sans le besoin de parler à personne. Je me baladais dans le couloir avec une étrange sensation : la liberté. Ce qui me ravis immédiatement, j'eus un coup de punch. J'avais l'impression que tout m'appartenais, que je n'avais plus de loi, que je pouvais escalader les murs de l'académie, déranger les cours, etc. Cette sensation me fit rire, car bien entendu, je ne pouvais pas. C'était juste une illusion, en réalité, je ne pouvais pas faire de bruits dans les couloirs, ni même courir. Chose qui me déçue. J'explorais tout de même l'académie dans les moindres recoins : le hall, tous les bâtiments sauf ceux sportifs, il y avait même un sous-sol et apparemment une salle de musique ! Lorsque je descendais des escaliers, je m'amusais à en sauter quelques uns, en me retenant de courir. Oui, j'étais redevenue enfant. Après avoir tout exploré, je n'avais finalement pas trouvé d'endroit qui me correspondait. Un endroit où la liberté existait dans cette académie. Je me suis mise à monter, monter, monter les escaliers. Jusqu'à arrivée devant une porte avec une énorme pancarte avec écrit « WARNING ! » dessus et le reste était en japonais, ce que je n'arrivais pas à lire. J'avais deviné : il s'agissait du toit, et il était évidemment interdit de s'y rendre. Un toit ? Interdit ? Cette idée me fit sourire. Je sortis une boîte de Mikado et commençait à en manger : mon vœu de liberté allait être exaucé pour quelques instants. Je serrais mon collier dans mes petites mains.

J’essayai d'ouvrir la porte, pensant qu'elle risquait d'être verrouillée, mais elle était ouverte: quelle chance ! Avec mon sourire enfantin j'ouvris la porte et inspirait de l'air avant de pousser un long soupir de soulagement et me relâcher complètement. Je pris soin de fermer la porte et me mit à courir pour regarder la vue : c'était magnifique. Je regardai chaque endroit que j'analysai en détail. J'étais émerveillée par une telle vue, puis je me mettais à regarder le toit dans tous les sens : en effet, j'avais déjà escaladé des toits de maisons et m'amusez à brouiller les antennes avec mon téléphone mais, je n'étais jusque là, jamais monté sur un toit d'académie puisque j'étais instruite chez moi. Je me suis adossée contre un mur à côté de la porte, profitant de la douce brise, qui m'obligeait tout de même à remettre plusieurs fois ma frange en état, parce que oui, aujourd’hui, je n'avais pas mis le ruban que je portais habituellement dans les cheveux et qui me servait plus ou moins de serre-tête. J'étais tranquille, je me sentais bien dans ma peau. Peut-être n'allais-je pas détester le japon grâce à ce toit ? Je l'ignorai. En tout les cas, je me suis endormie sans m'en rendre compte. Je ne serai dire combien de temps, mais je dormais à point fermé. Jusqu'à ce que j'entendis la porte s'ouvrir brusquement ce qui me fit sursauter. J'émergeais de mon sommeil, de ce fait, je voyais flou, de plus, j'étais aveuglée par le soleil. Je ne savais pas qui était là et je ne m'en souciais pas. Je me contentai de bailler extrêmement fort et de m'étirer longuement. Seule chose que j'attendais, des excuses pour m'avoir réveillé ou alors, un professeur qui m'engueulerais. De toutes les manières, c'était l'un ou l'autre.

9h : Réveil étrange. Qu’est-ce que je fous sur le sol, moi ? Ah, oui, ce foutu rêve. J’étais poursuivie par le boss et la bande. Je courrais comme au ralenti comme toujours dans mes pires cauchemars. La poisse. Je courrais encore et encore puis je suis tombée dans un ravin. En plein milieu de la ville. What the fuck ? Toujours est-il que la chute a été longue. J’ai vu le visage du chef ravit. Ouais, ce salopard voulait ma mort, j’en étais sûre depuis l’épisode du bad trip. Je suis censée aller en cours là, non ? Anh et puis fuck it. J’ai aucune envie d’y aller. Mais que faire de ma journée ? Bref. Toujours en nuisette, je sors de ma chambre. Flemme de m’habiller et rien à foutre de ce que les autres pourraient me dire.

Je me promène dans l’école, glissant sur les rambardes des escaliers pour descendre plus vite, faisant des grimaces aux élèves qui étudient. Bah quoi ? Les profs avaient qu’à fermer la porte, c’est tout. Y’en a qui me regardent d’un air étrange, comme s’ils se demandaient ce que foutait une gonzesse en robe de chambre au lieu d’être en cours. J’ai vu un mec rire. Fuck magistral.

J’arrive soudain à une grande porte avec écrit « WARNING ! » en grand dessus. Personne n’a jamais su m’empêcher d’aller où je voulais alors un panneau faut pas rêver non plus. J’ai ouvert la porte, nouvelle volée d’escalier. Je suis montée jusqu’en haut, une nouvelle porte. J’essaye d’abord de la pousser, sans succès. Je me décide à l’enfoncer. J’y arrive et titube, me rattrapant à une barre invisible.

Une gonzesse aux courts cheveux blonds comme les miens se tient là seule sur le toit. En temps normal, je ne me serais pas gênée pour l’agresser sans aucune raison mais depuis l’épisode d’hier, j’avais perdu toute envie de faire chier les gens innocents. Je grommelle. « Salut. » Je me dirige à l’opposé d’elle et m’assieds sur le sol, dos contre le mur. Je soupire et ferme les yeux.

Je m'étirai en tournant la tête vers la personne qui s'apprêtait à venir. Professeur ou élève ? Dans le premier cas, je risquai d'avoir la morale, dans le second cas, eh bien... Ça ne changera pas grand chose. Je me suis aperçu que j'avais dormi mon paquet de Mikado à la main, toujours pas fini. Je m'étirai assez longuement et puis ballai. Je regardai pendant quelques instants la personne en face de moi. On avait les mêmes cheveux blonds ; à peu près de la même taille, même yeux... Attendez, ça fait déjà deux fois que je rencontre des gens qui me sont similaires dans cette académie. Ou plutôt l'une qui ressemble à ma jumelle et la personne en face de moi qui me ressemblait cette fois, je pensais que je serais perturbé par son physique mais non. La première chose que je vis fut que c'était une fille, sûrement pas un professeur ce qui m'épargnait la morale.

Ce type de personne me rappelait les « racailles », j'en avais entendu parler de la bouche de Raven puisque je m'instruisais chez moi auparavant, je n'aurais jamais su ce que c'était, sinon. Apparemment, ce serait le type de personne qui t'agresse, tu ne sais même pas pourquoi. Après tout, elle était couverte percings, elle avait un cache à l'oeil, le style de personne pas vraiment rassurante à qui on ose pas parlé. J'avoue tout de même que cette fille ne me disait rien qui vaille. Cependant, je ne faisais rien paraître, et comme je l'ai dis auparavant, ça ne me perturbais pas plus que ça. D'ailleurs, c'était un accessoire ou bien, elle avait perdu un œil pour une quelconque raison ? Va savoir.De plus, sont style vestimentaire me semblait bien gothique. Était-ce mon problème ? Non. Ce ne serait pas Mc Donald qui dit « Venez comme vous êtes » ? Si, alors elle fait ce qu'elle veut. De toutes les façons, le physique ne fait pas tout, pour l'instant ce n'était qu'une impression. Il faut aussi dire que je trouvais que l'ambiance était assez glauque malgré la lumière du soleil.

« Salut » grommela-t-elle.

Cette demoiselle s'était ensuite dirigé à mon opposé et s'assit. Je n'avais pas eu le temps de placer une phrase. Finalement, je finis par soupirer en même temps qu'elle. Elle ne semblait pas d'humeur à parler, ce qui m'arrangeait, au moins, je n'avais pas à raconter ma vie. Elle avait l'air plus âgée que moi. Seulement, la politesse ça se rend c'est la moindre des choses seulement à cet instant j'étais toujours à moitié endormie, j'avais la flemme de faire le moindre mouvement, le moindre déplacement mis à part, bâiller et m'étirer.

« Bonjour mademoiselle » dis-je toujours en somnolent avec un accent anglais, je pris un Mikado de ma boîte et commençait à en manger un, je tendis la boîte vers cette personne qui était à côté de moi «  En voulez-vous ? » continuais-je.