En me réveillant ce matin, j'aperçus un rayon de soleil à travers les rideaux de ma nouvelle chambre.
Il était déjà 9h30 et nous étions un dimanche, il me restait encore une journée de libre pour prendre le temps de visiter la ville avant de commencer les cours.
Je me levai donc, plutôt de bonne humeur, et ouvris les rideaux et la fenêtre.
Je mis ma tête à l'extérieur et une légère bourrasque ébouriffa mes cheveux. Il faisait assez chaud et la journée s'annonçait très belle, contrairement à la journée d'hier dont la pluie m' avait trempée de la tête aux pieds.
Je décidai donc de m'habiller assez légèrement pour aller découvrir ma nouvelle ville.
J'ai enfilé un pantacourt blanc en lin, un débardeur gris confortable, et quelques accessoires.
Je mis ensuite des petites chaussures plates pour bien pouvoir marcher et sortis de ma chambre.
Tout était encore nouveau pour moi mais j'avais eu le temps de me repérer dans le pensionnat. Je me dirigeai donc vers la sortie ne rencontrant personne, les autres élèves étaient peut-être encore entrain de dormir?

Je sortis donc du pensionnat et me dirigeai vers le centre ville. J'étais arrivé il y a deux jours et, le temps de m'intégrer et de régler les formalités d'inscription, je n'avais pas eu le temps de voir la ville.
Je me baladai donc sur le sentier qui menait à la ville en essayant de repérer des chemins pratiques pour aller courir ou simplement me balader. J'étais très sportive et j'aimais bien évacuer la pression en faisant du sport.

Je me suis retrouvée sur un petit chemin étroit bordé de bosquet et de nombreuses fleurs.
Le paysage était magnifique avec les rayons du soleil qui se reflétait sur la pierre.
Le chemin déboucha tout à coup sur une grande rue pleine de magasin, dont un bon nombre étaient fermés vu qu'on était dimanche, et de restaurant dont l'odeur débordait dans la rue.
Il n'y avait pas énormément de monde dans les rues juste quelques personnes ou des familles qui se promenaient ou allaient au restaurant.
C'était une ville de taille moyenne et qui m'inspirait vraiment un sentiment de sérénité.

Soudain j'aperçus un groupe de jeunes personnes qui trainaient dans une ruelle, apparemment ils ne s’adonnaient pas à une activité très légale vue les regards anxieux qu'ils jetaient dans la direction de la rue principale.
Je n'étais pas vraiment une personne qui jugeais les gens et ce qu'ils faisaient ne me regardait pas. Toutefois cela me rappela mon passé, pas si lointain, dans lequel je trainais beaucoup avec des gens qui leur ressemblaient . Tout cela juste pour m'évader et pour vivre des sensations fortes. J'espérais avoir changé mais je n'en étais pas si sure et j'espérais que je trouverais mon équilibre dans ce pensionnat, dans cette ville.

Au final cela devait bien faire 10 minutes que j'observais le groupe de jeunes plongées dans mes pensées et apparemment ils m'avaient remarquée. J'étais vraiment loin d'avoir peur, c'est un sentiment que je ne ressens pas souvent à vrai dire. Bien qu'ils avaient l'air plutôt agacé par ma présence, je me retournai et continuai tranquillement mon chemin à travers la ville sans plus me préoccupé des regards insistants dans mon dos.

Spoiler:

9h30 : Un putain de vacarme à l’extérieur, des enfoirés d’oiseaux qui chantent. Je me lève et regarde mon portable. 3 messages non lus. La bonne vieille bande de potes, celle qui ne m’a jamais quitté même lorsque j’ai été envoyée dans ce pensionnat de merde. Direction la salle de bain. Je prends une douche rapide, coiffe mes cheveux en pétard – comme à mon habitude –, enfile une robe en cuir noire m’arrivant à peine plus bas que mon postérieur. J’espère que ça leur plaira. J’attrape mon sac avec tout ce qu’il faut pour mon petit commerce. Direction la ruelle habituelle.

J’arpente les rues silencieusement, balançant sensuellement mon arrière-train. J’arrive à mon lieu de rendez-vous. Le boss hurle. « C’est maintenant qu’t’arrives ? » Je hausse les épaules. « Ouais, ouais. Me remercie pas du déplacement, surtout. » Je sors un sachet. Le boss me l’arrache des mains. « Donne. » « Surtout fais comme chez toi. » L’autre sous-fifre s’approche de moi. Il attrape l’une de mes mèches de cheveux et la renifle avec insistance. « Chouette ta robe. » Comme d’habitude, je l’envoie balader.

Soudain, je remarque une gonzesse abondamment maquillée. Son gloss faisant ressortir ses lèvres pulpeuses et lui donnant un petit air sexy. Elle nous fixe. Le chef me parle mais je ne l’écoute pas, bien trop absorbée par cette fille qui nous matte. « HEY, OH ! Tu m’écoutes ?! » Il me saisit violement par le bras. « Ouais, c'est bon. T’énerves pas. Y’a juste cette meuf qui nous fixe depuis tout à l’heure ! » « On va lui faire sa peau ! » « Laisse tomber. » Il lâche prise. « Toute façon, boss, tu sais pas t’y prendre avec les nanas. »

La fille fait demi-tour et s’éloigne. Je la suis. Une fois arrivée à sa hauteur, je pose ma main sur son épaule. Je sors une pastille au hasard de ma poche la tends vers elle.

« Hey ! T’en veux ? »

Vu les rayons du soleil, le jour se levait. Saru n’était pas dans sa chambre, il avait réussit à s’éclipser de l’établissement pour jouer de la guitare dans un bar. Bien entendu c’était jusqu’à deux heures du matin, et à cette heure ci l’établissement était fermé. Il ne pouvait pas rentrer. Où était-il ? Dans les rues, à se promener, gratte dans la housse et sur le dos, le jeune homme en avait un peu marre. Le blé qu’il s’était fait allait sûrement être dépensé en moins d’une semaine… Peut-être qu’il aurait dû en demander plus ? Oui sûrement… Mais bon, en regardant sur son téléphone l’heure et la date, il aperçut qu’en fait il allait bientôt être neuf heures du matin. Son regard se perdit vers le ciel quand il rangea son téléphone, un bref soupire… C’était peut être le moment de reprendre le chemin pour aller voir les boutiques qui pourraient être ouvertes… Mais un dimanche, c’était un peu dur ! Il ne devait pas y avoir beaucoup de boutiques d’ouverte. Le jeune homme attendit un instant, il réfléchissait pour emprunter un chemin, mais il sétait un peu perdu. Il ne savait pas où se rendre. Par où aller ? Le choix était dur, ne voulant pas passer pour un abruti et encore moins demander aux gens, Saru prit donc la décision d’emprunter une ruelle.

Ses pas le firent progresser dans cette ruelle et il vit une demoiselle en partir pour se rendre dans l’une des rues principales. Elle avait laissé en plan apparemment une bande de gars un peu louches. Certes Saru prit la décision de ne pas s’en préoccuper, après tout ayant les écouteurs dans les oreilles, il ne pouvait pas vraiment les entendre. Le jeune homme était vêtu tout de noir, chemise et jean noir. Avec une ceinture sur laquelle étaient accrochées des balles. Des fausses biens entendus. Suivant sans s’en rendre compte les pas de la demoiselle qui avait quitté ses gars, il la vit aborder une autre demoiselle. Là rien d’inquiétant, enfin peut-être que si pour cette jeune demoiselle. La fatigue de Saru ne pesait pas pour le moment, mais il le crut quand il aperçut la demoiselle sortir un truc de sa poche… Aux yeux de Saru cela devait être une petite hallucination dû à la fatigue, mais en fait il avait bien vu ! Continuant de suivre les demoiselles, il arriva à leur hauteur. S’étirant à ce moment là, il se tourna vers elles, les regardant d’un air lassé. Il ne put s’empêcher de soupirer et de demander.

« Vous ne sauriez pas où je pourrais trouver un luthier ? »

Il s’attendait évidemment à une réponse négative. Et dans le fond, quand il regarda mieux l’une des deux demoiselles, il se rendit compte qu’il semblait déranger. Sur le coup, il ne savait pas s’il dérangeait les deux ou juste une. Ce fut en regardant vers la fameuse ruelle qu’il avait emprunté… Oui celle où il avait ignoré les gars… Il se disait que l’une d’elle devait être une dealeuse… Il s’en moqua.

Lia avait été occupé tout le samedi et elle n'avait pas pu sortir du pensionnat, aussi elle s'était décidé à sortir en ville ce dimanche. Elle voulait y passer la journée et avait mis son réveil à 8H. Elle se réveilla de bonne humeur et les rayons du soleil qui éclairaient sa chambre la firent sourire. Elle ouvrit la fenêtre, il faisait bon. Elle s'habilla donc léger, d'un short court en jeans, d'un tee-shirt large, comme à son habitude, gris et noir, et mit des baskets basses afin de pouvoir passer la journée dans une tenue confortable. Lia n'était pas portée sur le maquilla et n'en portait donc pas, mais elle n'oublia de mettre son collier à tête de cochon qu'elle prit soin de cacher son tee-shirt.

Enfin prête, elle sortit de pensionnat d'un pas lent mais joyeux. Elle était tout de même un peu triste de n'avoir trouvé personne pour l'accompagner mais ce n'était pas une fille très bavarde et comme elle venait d'arriver il était normal qu'elle reste seule. Et puis, elle avait l'habitude et elle arrivait à trouver quelque chose de plaisant dans cette solitude.

Lia marchait en ville tranquillement, elle n'avait rien à faire et de toute façon la plupart des magasins étaient fermés. La ville était calme et on pouvait entendre les oiseaux chanter. Mais ce paysage engourdissait Lia et celle-ci décida de se détourner de la rue principale quasiment vide. De ruelles en ruelles Lia se perdait dans ce labyrinthe et quelque part cela l'amusait. Mais il était encore tôt et elle voulait tout de même retrouver son chemin. Elle s'arrêta demander son chemin à une vieille dame qui rentrait chez elle mais ses propos n'étaient pas très clairs. Lia prit tout de même du temps pour l'aider à monter ses courses.

Il devait être aux alentours de 9H30 maintenant et Lia était décidée à retrouver les rues marchandes. La vieille dame lui avait dit de tourner à la prochaine à droite et comme c'était la seule information qu'elle avait pu lui soutirer, Lia tourna à prochaine à droite. C'était encore une ruelle mais effectivement, au bout de cette rue, on pouvait en apercevoir une autre bien plus grande. Finalement cette dame n'était pas si sénile.

Lia aperçut aussi un groupe de jeunes, qui encombraient l'étroite ruelle. Lia était face à une jeune fille aux cheveux clairs, assez jolie, qui se faisait accoster par une autre fille, blonde, avec une belle robe en cuir plutôt courte. Un peu plus loin, une bande de garçons un peu louche semblait l'attendre. Lia reconnu le milieu, il faut dire qu'elle l'avait fréquenté. Elle n'était pas apeurée mais se demandait si la jeune fille aux cheveux clairs avait des problèmes. C'est alors qu'un autre jeune homme, qui semblait un peu plus clean, arriva. Lia se demander pourquoi il y avait une telle réunion, c'était peu habituel. La discrétion était le mot d'ordre, normalement. Lia savait que si elle s'incrustait dans le groupe elle serait tout de suite reconnue. Ça se voit dans le regard et ça s'entend dans la voix, y a l'assurance qui nous trahit quand on connait le milieux. Si une bonne entente devait donc être immédiate, Lia se décida à leur parler. Elle s'approchait d'un pas sûr, ne les quittant pas des yeux. Arrivé face aux deux filles elle demanda :

« Tout vas bien ? »

Elle s'adressait à la fille aux cheveux clairs mais elle ne semblait pas s'inquiéter plus que ça. La question étant tout de même générale elle attendait tout de même une réponse.

« Quel est l'honneur d'un tel rassemblement ? »

Lia voulait se tenir informé car si cette ville aux apparences si calmes cachait bien plus qu'elle ne pouvait le laisser deviner, Lia aurait voulu être au courant. Étrangement, c'est avec ce genre de personne que l'on qualifie de louche que Lia se sentait le plus à l'aise. Et bien qu'elle était sorti de là, on ne quitte jamais vraiment le milieu, elle avait encore de bon contact.

Apparemment, ma présence avait été remarquée car 30 secondes après que je continue mon chemin, je me fis interpeller. Je l'avais entendue arriver et je ne fus donc pas plus surprise que ça quand je sentis une main sur mon épaule.
Je me retournai et aperçue une fille blonde, fringué de façon assez provocante vu qu'elle portait une robe en cuire plutôt courte. Je descendis mon regard sur sa main qui c'était tendue vers moi. Elle contenait une pastille.
La fille me demanda si j'en voulais, je reportai mon regard sur le visage de mon interlocutrice.

"Nan merci ça ira. Désolé si je vous ai dérangé tout à l'heure c'était pas mon intention."

J'avais dit ça sur un ton assez neutre et j'espérais que la fille n'allait pas le prendre mal, je n'étais pas du genre à chercher les ennuis, même si quand on me cherchais, je n'étais pas la dernière à me défendre.
Mon regard ce porta derrière la fille devant moi et je vis arriver un mec qui avait l'air assez perdu. Il se dirigea vers nous, et, même si j'avais bien vu son regard se porter sur la pastille, il n'avait pas l'air de s'en préoccuper plus que ça.

« Vous ne sauriez pas où je pourrais trouver un luthier ? »

La situation était plutôt comique mais je me demandais comment la fille devant moi allait réagir, elle avait l'air assez impulsive et nous déranger dans une situation comme celle là pouvait vite être énervant.

Je me tournai vers le garçon pour lui faire une réponse courte nette et précise :

"Aucune idée, c'est la première fois que je viens ici et je ne connais pas l'emplacement du magasin."

Une autre fille arriva en demandant si tout allait bien. Est ce que j'avais l'air d'une pauvre fille qui se faisait embêter?? Probablement, mais ce n'était pas le cas à vrai dire. Je me mis à sourire car c'était devenue une situation plutôt comique. Je décidai de me taire et de voir la réaction des autres avant de continuer ma petite visite 'tranquille" de la ville.

La fille refuse sur un ton neutre. « Nan merci ça ira. Désolée si je vous ai dérangé tout à l'heure c'était pas mon intention. » Je m’apprête à faire demi-tour et à rejoindre la bande quand tout à coup un grand paumé vient à notre rencontre. « Vous ne sauriez pas où je pourrais trouver un luthier ? » Je range la pastille dans ma poche en m’efforçant de ne rien laisser paraître. Il a vu ce qu’il venait de se passer ou… ? La fille qui m’avait remballé quelques secondes plus tôt lui répond. « Aucune idée, c'est la première fois que je viens ici et je ne connais pas l'emplacement du magasin. » Je me tourne vers le mec. « J’ai une tête à savoir où trouver un luthier ? »

Puis une autre fille arrive. « Tout vas bien ? » La scène ressemble-t-elle tant que ça à une agression ? Pourtant, il n’en est rien. « Quel est l'honneur d'un tel rassemblement ? » L’autre fille ne dit rien, le gars ne dit rien non plus. « Tout va bien. Qu’est-ce qui te fait croire qu’il y a un quelconque problème ? » Je serre les poings et retient un spasme de colère. L’autre meuf, celle que j’avais recontrée en premier, elle avait appelé ses potes ? J’observe un peu plus la deuxième fille. Elle semble comprendre ce qui se trame. Quand on a un jour fréquenté le domaine de la drogue, on reconnaît souvent les personnes qui en ont au moins consommé une fois dans leur vie. En regardant cette meuf d’un peu plus près, j’ai l’impression qu’elle n’est pas tout à fait innocente. Je m’approche d’elle, me met sur la pointe des pieds et pose mes lèvres contre son oreille. « Pourquoi poser la question quand tu connais déjà la réponse ? » Je la saisis violement par le poignet et le serre de toutes mes forces, faisant mine de lui parler normalement. Je m’exclame. « Contente de te revoir, l’amie ! » Je la serre contre moi comme le font la plupart des membres de la bande quand ils se retrouvent après plusieurs années en prenant bien soin de lui enfoncer mes griffes dans le dos. Je chuchote. « Surtout, ne hurle pas. Joue le jeu. »

Spoiler:

Sur le coup, le jeune homme attendait la réponse, et l’on pouvait comprendre qu’il était paumé. Il eut alors sa réponse, après un court instant. La première demoiselle semblait sympathique, tandis que la blonde… Voilà quoi… Observant plus d’avantage cette blonde qui semblait être une personne agressive, le jeune homme garda le silence, sur ce coup, il ne voulait pas trop brusquer ce genre de personne, au risque de faire venir une bande de gens étrange. Lui qui cherchait simplement un luthier, il sentit que dans le fond il était arrivé au mauvais moment,. Venant se frotter l’arrière de sa tête, Saru se demandait comment il allait faire, il cherchait du regard une boutique ouverte qui pourrait le renseigner. Un large soupire se fit entendre, il se demandait à l’instant ce qui allait se produire, l’instant semblait plus silencieux encore. Mais avant que cela ne semble trop silencieux il dit alors :

« Pas grave je trouverais… J’aurais du demander aux gars que j’ai croisé dans la ruelle. »

L’air lassé du jeune homme ne changea pas, il tourna juste la tête vers la fameuse ruelle, bien sûr il sembla que les gaillards y soient encore, mais ils semblaient regarder dans la direction du petit groupe. Une troisième fille arriva, Saru se sentait mal à l’aise là… Réunion de fille ? Apparemment oui, vu que la blonde sembla connaître cette demoiselle. Il garda néanmoins son regard sur les trois demoiselles, le regard de Saru ne changeait pas mais se leva vers le ciel. Encore un soupire, tout en baissant le regard vers les demoiselles. Croisant alors les bras comme pour réfléchir. Effectivement Saru était en train de réfléchir à quelque chose, il se demandait d’où elles étaient. Prenant l’initiative de demander, il déclara :

« Excusez moi de casser ce moment de retrouvailles, vous venez du pensionnat ? »

Un léger bâillement caché par sa main, il regarda alors la blonde dans les yeux, en fait il avait complètement saisis ce que la blonde voulait planquer, son regard se voulant compréhensif par rapport à la situation, il n’émit pas le moindre rire, par contre, il ne dit rien la dessus. Oui, bon, le jeune homme était fatigué, mais il n’était pas aveugle, loin de là. Sur l’instant il préféra reprendre un peu son comportement habituel, genre le gars qui n’a pas peur. De toute manière en cas de soucis, ses poings devraient faire l’affaire. Mais à son humble avis cela n’allait pas être une situation qui se voudrait agressif. Il attendit avec silence une réponse à sa question.

Lia était patiente et elle savait bien qu'ici il ne fallait brusquer personne. Pas dès le début en tout cas. Mais elle savait aussi qu'elle aurait beau rester neutre et calme, elle serait certainement reconnue. Et alors qu'elle attendait une réponse à sa question, une autre réponse inattendue arriva de la jeune fille aux cheveux clairs. Elle semblait s'adresser au garçon, mais Lia n'ayant pas entendu la question à laquelle elle répondait, elle ne comprit pas vraiment la réponse.

« Aucune idée, c'est la première fois que je viens ici et je ne connais pas l'emplacement du magasin. »

Cependant Lia nota que cette fille était nouvelle ici, tout comme elle. La jeune fille blonde prit aussi la peine de répondre à cette question, ce qui étonna Lia dans un premier temps, mais sa réponse dépassa ses espérances.

« J’ai une tête à savoir où trouver un luthier ? »

La blonde enchaina alors afin de répondre à Lia qui venait d'arriver. Elle semblait énerver à l'idée que tant de monde se rassemble.

« Tout va bien. Qu’est-ce qui te fait croire qu’il y a un quelconque problème ? »

Lia ne préféra rien répondre. Était-ce une provocation ? Surement. Lia sentait qu'elle n'allait pas en rester là et ses doutes se confirmèrent peu de temps après. La blonde s'approcha d'elle et se hissant sur la pointe des pieds elle lui murmura à l'oreille :

« Pourquoi poser la question quand tu connais déjà la réponse ? »

N'est-ce pas ? Lia avait décidément bien fait de ne pas répondre aussitôt. Lia ne put retenir un léger sourire qui disparut bien vite. Et la blonde n'en restant pas là, elle la saisit violemment par le poignet et la serrant de toutes ses forces tout en faisant mine de lui parler normalement elle s'exclama :

« Contente de te revoir, l’amie ! »

Lia avait bien été reconnue. Mais il semblait qu'elle était prise pour quelqu'un d'autre car elle n'était pas du genre à se laisser faire. Elle se demandait si la blonde avait bien tout compris quand celle-ci tout en lui enfonçant ses ongles dans le dos lui chuchota :

« Surtout, ne hurle pas. Joue le jeu. »

Lia ? Hurler ? C'était bien mal la connaitre. Elle ne put retenir de nouveau un furtif sourire. Mais Lia n’appréciait pas cet accueil peu chaleureux et elle tenta de bien le faire comprendre à cette nouvelle amie. Elle la regarda avec douceur ne cachant pas son léger sourire et tout en se rapprochant toujours plus de cette blonde elle passa sa main droite derrière la nuque de celle-ci pour finir par lui caresser les cheveux. Elle avait entre temps bien pensé à sortir ses ongles elle aussi et les lui enfoncer lentement. C'est alors qu'elle lui répondit doucement :

« Il semble que tu te sois méprise à mon sujet. »

Maintenant elle baladait doucement sa main dans ses doux cheveux mais elle savait que cet instant n'allait pas durer aussi elle en profita pour ajouter :

« Ton visage peu encore bien te servir tu le sais alors pour qu'il ne lui arrive pas malheur soyons bonne amie. »

Il n'arrivait pas souvent à Lia de parler ainsi mais quand on retrouvait le milieu c'était une question de survie de reprendre les habitudes avec. Et avec cette phrase qui pour quiconque aurait pu être prise comme une menace, Lia incitait une trêve de bonne entente. Car ici les coups bas étaient violents et certainement que ni elle ni Lia n'avait envie de créer de nouveaux problèmes, comme s'il n'y en avait pas assez. Et puis, Lia savait bien qu'ensemble elles pourraient se tenir informer. Les contacts qui pouvaient se créer n'étaient jamais inutiles. Et puis cette jolie blonde l'inspirait. Quant au garçon, il semblait un peu perdu. Lia n'y prêta guère attention. Jusqu'à ce qu'il pose une drôle de question :

« Excusez moi de casser ce moment de retrouvailles, vous venez du pensionnat ? »

Lia ne pouvait délivrer une telle information tant que l'accord n'était pas passé. Elle préféra ignorer la question. Elle répondrait plus tard.

J'observais la scène avec attention, comme je l'avais imaginé, la fille blonde ne m'a pas cherché de noise.
Par contre, elle semblait être intéressée de prêt à la nouvelle arrivante. Peut être se connaissait t-elle? Mais je ne pensais pas vu la réaction de la nouvelle venue. Il était possible que la blonde soit énervé de sa remarque en même temps comme si sa venue allait changé quelque chose à notre échange... Bref je reportai mon attention sur le garçon, que la blonde n'avais pas manqué de rembarrer, à côté de nous vu que j'étais devenue un peu transparente pour les deux filles.

Il n'avait pas l'air très frais, je ne savais pas si c'était la fatigue mais en tout cas il avait l'air de totalement se moquer de la situation, en même temps les deux autres filles c'était un peu énervée pour rien comme si on ne voyait pas leurs petit manège... J'espérais que toute cette situation n'allait pas tourné au vinaigre mais je n'avais pas l'impression que les filles allait provoquer un scandale. Je les voyais se chuchoter des choses qui ne devait pas être très agréable. Le garçon essaya de contourner la situation en posant une question plutôt étrange dans un moment pareil.

« Excusez moi de casser ce moment de retrouvailles, vous venez du pensionnat ? »

Je me mis à rire de la question car j'imaginais ce que se serait si nous étions tous au pensionnat. J'observais les personnes autour de moi. Il était possible que nous soyons tous à peu près du même âge et de plus je m'étais informée sur la ville, il n'y existait que deux lycée. Le fait que nous soyons tous au pensionnat devint tout a coup plus réalisable. Je réalisai que je serais assez contente si c'était le cas, je n'avait pas rencontré beaucoup de monde et un peu de compagnie n'était pas désagréable. Même si à l'instant présent je ne savais pas comment m'y prendre avec les personnes devant moi.

"Oui moi j'y suis! J'y suis arrivé il y a quelques jours."

Je me retournai vers les autres filles.

"Et vous?"

Je n'avais toujours pas rencontré toute les filles de ma chambre et si elles étaient au pensionnat il était possible qu'on soit colocataire... Je ne sais pas pourquoi mais j'avais la nette impression que je n'allais pas m'ennuyer cette année.

Le gars s’exprime derrière mon dos. « Pas grave je trouverais… J’aurais du demander aux gars que j’ai croisé dans la ruelle. » Les gars dans la ruelle ? Mes potes ? Vaut mieux vérifier. « Quels gars ? » La gonzesse aux cheveux mauves m’agrippe par les cheveux. Elle va essayer de me les arracher, c’est ça ? Non, au lieu de ça, elle me les caresse. What the fuck ? Elle enfonce ses ongles dans ma nuque. « Il semble que tu te sois méprise à mon sujet. » Je souris. Cette petite garce cachait décidément bien son jeu. « Ton visage peu encore bien te servir tu le sais alors pour qu'il ne lui arrive pas malheur soyons bonne amie. » Une menace ? Je recule de trois pas, la toise avec dégout et crache par terre. Je ressors la pastille de ma poche et l’avale. Je me positionne. Un pied un arrière, le poing serré, le corps légèrement penché vers l’avant mais de façon à peine perceptible. Sait-elle à qui elle s’adresse ? Se rend-elle compte qu’elle risque sa tête ?

Le paumé nous interrompt. « Excusez moi de casser ce moment de retrouvailles, vous venez du pensionnat ? » L’autre fille répond. « Oui moi j'y suis ! J'y suis arrivé il y a quelques jours. » Elle retourne la question à l’étrange assemblée. « Et vous ? » La garce ne répond pas. Moi non plus. Je me redresse et m’approche à nouveau d’elle. Je chuchote une nouvelle fois. « Tu me plais bien, toi. Une petite affaire avec moi et ma bande, ça te dit ? » Je fais volte-face et me dirige vers le seul mec du groupe. Je réponds à sa question avec hargne. « Qu’est-ce que ça pourrait te faire si je venais du pensionnat, hein ? »

Je les regarde tous les trois. « Vous vous connaissez ou quoi ? Vous essayez de me faire tourner en bourrique ? Je vous préviens ça va mal se… » Outch ! Qu’est-ce que c’est que cette douleur ? Ma tête, elle me fait mal. Non, pas encore. C’est la troisième fois cette semaine. Qu’est-ce qui m’arrive ? Je me détourne des autres. Le boss me regarde, un sourire étrange au des lèvres. Je grommelle. « Qu’est-ce que c’est que cette merde ? » Je tiens ma tête entre mes mains et tombe à genoux. « Putain ! » Qu’est-ce qu’il m’a encore refourgué ce connard ? Doigt d’honneur magistral en direction du patron, la tête toujours entre les mains. Il rit. Salop.

Par rapport à la question du pensionnat, le jeune homme se demandait réellement si quelqu’un allait lui répondre, bien sûr, il se doutait que la réponse il n’allait pas réellement l’avoir. Enfin il l’eut venant de la première demoiselle, celle qui s’était faite aborder par la blonde, les deux autres ne répondirent pas. Dans un sens il ne comprenait pas vraiment, que se tramait-il encore ici ? De ses yeux il observa la scène entre les deux dernières, elles semblèrent ne pas réellement s’apprécier. Rien que le fait de les observer ne fit que confirmer ce qu’il pensa. La blonde était une droguée et l’autre une ex droguée. C’était ce qu’il pensa. Tandis que l’autre, oui la première qui c’était faite abordé par la blonde. Celle-ci semblait être dans les gens dits clean. Pour revenir, la blonde avait réagi quand Saru avait parlé des types louches dans la ruelle, elle devait sûrement les connaître. Ok Saru n’était pas du milieu, mais il savait reconnaître des gens pas clair quand il en apercevait. Il gardait toujours un regard sur la scène des deux filles, elles n’allaient pas tarder à se battre sûrement, mais entre-temps le jeune homme regarda la première et en retirant sa gratte de son dos, il la tandis vers elle.

Toujours sans rien dire et attendant qu’elle prenne la guitare, il retourna son visage vers la blonde qui répondit agressivement, son comportement faisait croire à une racaille qui voulait faire ses preuves. Réfléchissant sur l’instant, il prit alors dans sa tête une certaine conclusion. Les types louches de la ruelle étaient trop louches. Et cela donnait envie à Saru d’aller les voir. Dans le fond le jeune homme avait une certaine curiosité, mais surtout il voulait du piment dans sa vie. Pour cette raison il fit exprès par la suite de regarder vers ces gars. Ce ne serait ni la première ni la dernière fois qu’il les regarderait comme ça, d'un air plutôt froid et même menaçant ! Reportant dès lors son regard vers les deux filles qui étaient proches de se battre, c’est que cela allait se produire, Saru allait intervenir mais la blonde fut prise d’un mal de crâne, et en même pas deux secondes Saru sembla réveillé. La blonde tomba à genoux, notre bienveillant gentleman s’abaissa à son niveau, et il comprit qu’elle avait pris quelque chose de pourri, une drogue… Enfin oui, elle l’avait prise devant tout le monde en fait. Ne déclarant rien le jeune homme souffla, Tournant le regard vers la clean, il dit.

« Garde ma gratte, je reviens. »

Oui, il allait revenir, mais où allait-il ? S’avançant vers les types louches, son regard était plus que terrifiant, il avait un air très menaçant, très intéressé aussi. Les mains dans les poches comme toujours. Saru ne voulait plus qu’une chose : massacrer la figure du patron de la bande. Ce fut donc une fois arrivé vers eux qu’il s’arrêta et retira les mains de ses poches, un léger sourire, il n’hésita pas sur ses paroles.

« Alors les blaireaux, c’est qui votre patron ? »

Alors que l’un d’eux allait ouvrir la bouche, celui qui allait justement l’ouvrir se prit une droite assez rapide et forte. Le coup fut assez fort pour faire reculer le gaillard. Laissant à Saru le temps de s’avancer encore et là de faire un crocher du gauche. Effectivement, là, cela pouvait se voir, Saru était en rogne, il n’avait pas l’intention de laisser filer le soit disant patron, mais il dit aussi :

« Bien, si t’es pas le patron je passerais au suivant. Et ainsi de suite. »

Un léger rire venant de la part de Saru, son regard et son sourire n’étaient pas clair…

Lia ne s’intéressait réellement qu'à la blonde, et lorsque celle-ci recula de quelques pas, Lia se sentit bien plus à l'aise. L'une et l'autre savait maintenant qu'aucune n'accepterait d'être soumise. C'est alors que la jeune fille aux cheveux clairs répondit à la question qu'avait posée le jeune homme.

« Oui moi j'y suis ! J'y suis arrivé il y a quelques jours. »

Alors Lia fut intriguée. Elle la regardait à présent. Et se tournant vers le groupe dans son ensemble elle demanda :

« Et vous ? »

Lia ayant presque oublié la blonde, elle s'apprêtait à répondre, mais elle fut coupée, juste à temps, par cette dernière qui s'approchant de Lia lui chuchota :

« Tu me plais bien, toi. Une petite affaire avec moi et ma bande, ça te dit ? »

C'était hors de question, une évidence pour Lia, qu'elle devait cependant préciser à la jeune fille. C'est donc sur le même ton qu'elle dit :

« Il n'en est plus question pour moi. Mais comme tu m'as l'air bien sympathique, je penserais à en parler autour de moi. »

C'était peut-être une réponse surprenante mais elle affirmer ainsi ne plus vouloir toucher à quoi que ce soit mais rester cependant en contact. Car Lia savait bien que pour garder une quelconque communication avec le milieu il fallait tout de même lui rendre service.

La blonde poursuivit ensuite en répondant à la question du jeune homme d'une voix hargneuse :

« Qu’est-ce que ça pourrait te faire si je venais du pensionnat, hein ? »

Alors elle aussi ? Lia était fort surprise. Tout le monde ici venait donc du pensionnat ? Quelle surprise ! Et il semble que cette drôle de situation n'affectait pas qu'elle car la blonde, les regardant tous les trois, s'exclama :

« Vous vous connaissez ou quoi ? Vous essayez de me faire tourner en bourrique ? Je vous préviens ça va mal se… »

Elle n'eut pas fini sa phrase qui fut interrompue par un malaise. La drogue qu'elle venait de prendre en était de toute évidence la cause ce qui fut d'ailleurs confirmer par les dires de la blonde qui continuait :

« Qu’est-ce que c’est que cette merde ? »

Elle se prit alors la tête entre les mains, tombant à genoux. Lia s'agenouilla près d'elle, la suivant, mais le contact physique n'étant pas de rigueur elle ne savait que faire. Le jeune homme s'abaissa alors à leur niveau et Lia s'attendait à un geste de secours mais contrairement à cela il ne fit rien de plus que tendre sa guitare vers la jeune fille aux cheveux clairs en déclarant :

« Garde ma gratte, je reviens. »

Elle s'inquiétait des évènements qui allaient suivre.

« Putain ! »

Cette exclamation exprimait bien la situation oui. Lia restait cependant silencieuse. Et elle fut abasourdie lorsqu'elle vit le garçon s'avancer vers la bande suspecte qui était resté un peu plus loin dans la ruelle. Elle comprit assez vite elle ne put retenir une fois qu'il fut parti :

« Non mais c'est pas vrai ! Quel imbécile ! »

Que voulait-il ? S'attirer des problèmes ? C'était bien parti en tout cas ! Car même s'il s'en sortait cette fois-ci, il ne pouvait pas espérer s'en sortir prochaine fois. Car il y aurait obligatoirement une prochaine fois.

Lia ne pouvait détacher son regard de la scène. Elle était bien tentée d'intervenir mais elle ne connaissait pas ce groupe et la seule réellement capable de stopper ce délire était la blonde qui ne semblait pas pouvoir réagir au plus vite. Lia était un peu loin pour entendre les propos mais elle se doutait qu'ils n'étaient pas très polis. Décidément Lia ne pouvait comprendre ce garçon, savait-il vraiment dans quoi il s'embarquait ? Il voulait certainement se montrait héroïque, mais ce n'était pas un acte réfléchi et aux yeux de Lia il se montrait bien bête. C'est alors qu'il vit le coup de poing partir. N'avait-il donc aucune manière ? Lia fulminait. Elle espérait pour lui que cette bande serait plus raisonnable car elle en connaissait qui ne l'aurait pas laissé s'en sortir vivant pour un tel affront.

J'avais regardé la scène entre les deux files avec attention, elles avaient l'air à deux doigts de se battre quand la blonde tomba par terre. Je l'avais vu discrètement prendre la pastille qu'elle m'avait proposé précédemment, cela devait surement venir de là. Heureusement que je ne l'avait pas prise car vu le regard de la fille envers les mecs de la ruelle ça ne devait pas être très bon.
Je m'inquiétais un peu pour la fille à terre, elle se tenais la tête dans les mains et avait vraiment l'air mal.
Je me penchai et essayai de la relevée sans laissé la panique me gagner.

"Comment ça va, tu arrive à te lever? tu sais ce que tu as pris?"

Tout à coup le garçon de tout à l'heure me tend sa guitare pour que je la garde. Pourquoi? J'étais trop préoccupée par la fille à terre pour voir ce qui se passait à côté.
Il avait l'air très remonté et se dirigea d'un pas décidé vers la bande.
Cela ne sentait pas bon, pourtant à première vue il n'avait pas l'air de chercher les ennuis, mais à ce moment c'était une réaction assez inconsciente.
La fille dernière venue restait figée à le regarder et n'avait manifestement pas l'intention d'intervenir.
J'hésitais à y aller mais quand je vis le garçon mettre un point dans la figure d'un mec de la bande, le retour en arrière était impensable et je ne savais pas trop comment réagir; essayant supporter la fille blonde pour ne pas qu'elle retourne à terre et tenant la guitare de l'autre.
A mon avis il m'en voudrait beaucoup si je l'abimais d'ailleurs.
Je me tournai vers la fille blonde qui n'avait toujours pas l'air d'aller mieux.
Je me demandais si elle pouvait intervenir dans le conflit qui se déroulait plus loin.

"Tu les connais bien? Qu'est ce qu'on pourrait faire?"

J'observais à distance mais je me tenais tout de même prête à intervenir au cas où cela tournait plus mal qu'en ce moment. J'ai jeté un coup d’œil autour de nous, plusieurs homme passait à côté de la ruelle, mais personne ne semblait s'intéresser à la bagarre qui s'y déroulait, ils détournaient même le regard exprès pour ne pas avoir à s'en mêler. C'était toujours comme ça en société...